On a rien inventé…sauf les outils pour le faire

inventionJ’ai souvent eu des commentaires sur le « management 2.0 » qui disaient en résumé « mais c’est vieux comme le monde ». Tout à  fait d’accord, je ne prétend pas avoir inventé quoi que ce soit. On peut d’ailleurs dire la même chose du sous-marin et des voyages sur la lune: Léonard de Vinci et Jules Vernes avaient conçu tout cela avant. Conçu car les moyens de l’époque ne leur permettaient pas de réaliser ce qu’ils avaient couché sur les pages de leurs cahiers.

En termes de management il en va de même.

On l’a vu avec mon article sur ce bon vieux Mc Gregor. La théorie Y est vieille comme tout, largement minoritaire dans les faits mais jugée préférable à  la théorie X par toute personne jugeant le port d’oeillières incompatible avec la fonction managériale.

Alors pourquoi cet état de fait?

1°) La nature humaine qui veut que contrôle et pouvoir soient au coeur des logiques individuelles au sein d’un collectif. Et comme on est jamais sur que les autres joueront le jeu autant ne pas être le seul à  faire des efforts.

2°) Une organisation de plus en plus fondée sur l’utilisation d’outils informatiques pour faire le lien entre les hommes. Idéal pour partager non? Pas évident car à  part le e-mail (dont on constate souvent que rares sont ceux qui en font une utilisation efficace…a tel point que l’outil s’avère parfois contre productif) les autresn systèmes sont très fermés et « processés ».

Qu’entend-je par là ? On utilise tel outil dans telle situation pour tel objectif. On DOIT utiliser d’ailleurs. Il faut mettre telle info dans telle case…et le système fait le reste. L’individu est agent de saisie alors que le système traite le tout pour (tenter de ?) produire de la valeur.

Ce faisant on bride l’apport et la valeur ajoutée individuelles, on désimplique l’individu de la communauté car il a l’impression d’opérer seul un traitement sans avoir conscience de participer à  une réalisation collective, le système ne valant que si chacun l’alimente de son coté.

Je ne met pas en cause ce type d’outil, indispensables pour nombre de tches. Mais il y a une voie pour d’autres systèmes valorisant la dimension « Y » du management. Il y a là  complémentarité et non opposition. A chacun son rôle.

L’article mentionné à  suscité quelques réactions, notamment de Carlos Diaz qui me proposait d’aller plus loin dans ma réflexion sur le sujet…ce que je compte bien entendu faire…mais réflêchir ça prend du temps et des articles sur le sujet arriveront dans les temps à  venir.

Au delà  de cette réflexion Mc Gregorienne, et dans l’esprit de mon billet sur « le 2.0 sans usages ne vaut rien » je me propose également de passer en revue les fondamentaux des grandes théories managériales et de les mettre en perspective de ces « outils Y ». Histoire de montrer de quelle manière cette nouvelle race d’outils s’y applique et permet enfin de les concrétiser en mettant en adéquation le management d’une entreprise et les outils dont la dite entreprise se sert pour collaborer au quotidien.

On verra bien, alors, qu’il n’y a pas a avoir peur de cette bulle 2.0 qui n’est (ou ne doit être…) ni plus ni moins que la mise à  disposition d’outils permettant d’appliquer des vieilles recettes grâce à  des technologies le permettant désormais. Comme quoi techno sans usage n’est rien…de la même manière qu’il a fallu mettre au point certaines technologies avant de construire ce que Léonard de Vinci avait conçu des siècles auparavant.

Bertrand DUPERRIN
Bertrand DUPERRINhttps://www.duperrin.com
Head of People and Operations @Emakina / Ex Directeur Consulting / Au croisement de l'humain, de la technologie et du business / Conférencier / Voyageur compulsif.
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