Encore un souvenir d’Intracom, lorsqu’étaient abordés les facteurs d’adoption de l’intranet 2.0, le rôle de ses intranets sur l’efficacité, la collaboration, les éventuelles barrières et le concept élargi d’entreprise 2.0 (ouf).
Si le web 2.0 se caractérise par des usages on pourrait donc être 2.0 sans être web ?
Et ma réponse est : oui mais …. pas partout et pas trop longtemps non plus.
Un peu d’histoire…l’agora des temps de la Grèce antique cela ne vous dit rien ? Un endroit où tout le monde se rassemble et échange, permettant la démocratie directe participative. En fait cela ne repose sur presque rien : la présence en une unité de temps et de lieu de toutes les parties prenantes à la vie de la cité, un partage et une circulation fluide de l’information, une communauté d’intérêts fondatrice d’une certaine confiance. Et un sentiment de cohésion renforcé dans la cité par la fréquentation de l’endroit. Finalement ne sont-ce pas les objectifs quotidiens et pratiques qu’attendent les entreprises s’orientant vers l’utilisation de solutions 2.0.
De là à suivre Aristote qui considérait les autres peuples comme non civilisés car ils n’avaient pas d’Agora…
Bref le fait est que ce seul exemple prouve que l’on peut être 2.0 sans être Web.
Bien sur vous me direz qu’aucune entreprise n’ambitionne de subir le sort de la civilisation grecque. C’est justement là que le web intervient.
On le comprend bien, ces pratiques ne peuvent avoir cours que dans un contexte restreint, communauté limitée, unité d’espace, possibilité de réunir tout le monde… bref les conditions de fonctionnement de la cité n’étaient pas réplicables à l’échelle de l’empire. Je laisse les spécialistes dire l’importance que cela a eu dans le déclin de la civilisation grecque mais ça a bien du compter un tout petit peu.
Au sein de l’entreprise on peut avoir des règles de fonctionnement très « 2.0 » qui rendent inutiles la mise en place de telles solutions. Au sein d’une petite PME, dans un service au sein d’un grand groupe (ou plutot dans un openspace du service en question…je pense qu’un service c’est déjà trop grand) par exemple. Le challenge pour l’entreprise est dès lors de s’affranchir des contraintes liées à la taille de la population concernée, à l’éloignement géographique, au caractère asynchrone de la présence des individus… bref de résoudre ce que d’autres n’ont pas réussi à l’époque.
On peut donc effectivement être 2.0 sans être web de la la même manière qu’on peut être web sans être 2.0.
Mais, vous l’avez compris, être 2.0 sans être web n’a pas de sens aujourd’hui pour une organisation qui doit justement devenir agile malgré sa taille et son éclatement, et qui à l’ère de l’économie du savoir se doit justement de faire de l’ensemble de ses savoirs un levier de performance.
Car le seul endroit ou peut géographiquement se situer l’agora de l’entreprise du XXIe siècle est son intranet.