L’intranet est un outil de travail

Et c’est quelque chose qu’il me semble utile de rappeler. Un constat anodin et pourtant lourd de sens, notamment à  l’heure de l’irruption du social media dans l’entreprise.

J’ai en effet assisté cette semaine à  une intervention de Jane McConnell lors d’un de ses fameux petits déjeuners (à  l’Unesco s’il vous plait…), événement lors duquel est également intervenue Florence Devouard, présidente de la Wikimedia Foundation. Si je devais retenir trois points ce seraient les suivants :

Arrêtons de nous focaliser sur le terme « 2.0 » qui, en dehors des initiés, est plus troublant que convaincant et restons en à  ce qu’en dit Tim O’Reilly : c’est l’intranet tel qu’il devrait être.  En effet ce changement de version (ou compris comme tel) fait indéniablement référence aux changement de versions logicielles : on efface tout et on repart avec du neuf. Alors que la vérité est plutôt « ajoutons des fonctions pour explorer des domaines jusque là  inexploités ». Mais nous en reparlerons plus tard.

Jane a identifié trois types d’entreprises qui vont de celles pour qui l’intranet est un outil de travail à  celles pour qui l’enjeu n’est pas clair en passant par celles pour qui c’est essentiellement un outil de diffusion de l’information des entreprises vers les collaborateurs. Les premières sont plus en avance dans l’intégration de leurs outils dans un portail unique, la personnalisation des contenus (à  l’opposé de la globalisation, synonyme de « mêmes outils et mêmes contenus pour tous »), et la prise en compte des outils issus du web 2.0 social.

Le premier point a été confirmé par des questions des participants. Par exemple « je suis responsable de la communication interne, avec la prise de pouvoir annoncée du user generated content comment assurer la diffusion de l’information structurante ? N’y a-t-il pas opposition ? ». Réponse : « Pas le moins du monde, à  chaque outil son usage, les nouveaux outils vont permettre d’explorer de nouvelles voies ce qui ne remet en rien en cause le fait pour l’entreprise de continuer à  utiliser des outils structurants ».

Les outils hérités du web 2.0 favorisent les intéractions au quotidien, le partage de connaissance, la co-réflexion, la co-construction…ce qui est le quotidien même des collaborateurs. Cette partie « destructurée » de leur travail n’est en rien incompatible avec ce qu’imposent les process : elle s’exerce dans le cadre de ces derniers. Donc plus on considerera que l’intranet est un outil de travail plus on accordera de l’importance aux outils dits « intranet 2.0 ». Ou plutôt à  leur utilisation dans le cadre de process business . Car c’est bien là  une des différences entre l’intra et l’internet : le web est un espace où l’on se comporte selon ses aspirations, l’intranet un endroit où la finalité est dictée par les objectifs de l’entreprise. Qu’ils soient web n ou n+1 les outils servent avant tout à  satisfaire un besoin qu’il s’agit donc d’identifier en amont (cela peut sembler évident mais c’est au nombre des vérités si souvent oubliées qu’il me plait de rappeler).

Cela me rappelle une discussion qui date d’il y a tout juste un an (que le temps passe…) et où Xavier Aucompte s’interrogeait sur la définition d’un intranetJe m’étais dit que si je n’avais pas de définition à  donner de manière absolue, une réflexion orientée « usages » amenait à  dire qu’il était le reflet du management et de l’organisation d’une entreprise. La preuve en est aujourd’hui apportée par l’étude menée par Jane : l’entreprise qui veut améliorer les synergies entre individus, tirer de la valeur des connexions, des relations entre individus et entre individus et information se donne les moyens d’aller au delà  des outils structurants, afin que l’intranet soit le support de la manière dont elle veut que ses collaborateurs travaillent.

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Bertrand DUPERRIN
Bertrand DUPERRINhttps://www.duperrin.com
Head of People and Operations @Emakina / Ex Directeur Consulting / Au croisement de l'humain, de la technologie et du business / Conférencier / Voyageur compulsif.
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