Avec Human-Network Cisco se lance dans l’éco-citoyenneté 2.0

Quand on parle d’entreprise 2.0 on évoque en général soit le plan interne soit l’aspect marketing. Mais cela peut également concerner des activités a priori moins orientés business (en tout cas au premier degré) mais toutes aussi importantes lorsqu’on considère le rôle sociétal qu’est amenée à  jouer l’entreprise au sein d’un écosystème protéiforme.

C’est ainsi que Cisco vient de lancer Human-Network. Selon l’entreprise :

Son ambition est de rassembler autour d’un projet commun : celui de partager une bonne idée, une suggestion, un avis sur la manière de rendre notre société plus solidaire, éduquée, tolérante, citoyenne, entreprenante, respectueuse de l’environnement…

Sur www.human-network.fr, les internautes pourront soumettre leurs projets pour les faire partager par le plus grand nombre, rechercher des soutiens et des partenaires et, bien sûr, dialoguer avec les membres de la communauté qu’il s’agisse de l’emploi, l’environnement, l’économie, l’éducation, la santé, la vie associative€¦

Il est un peut tôt pour porter un quelconque jugement mais voici, en vrac, ce que cela m’inspire:

Cette plateforme présente un intérêt, tout au moins potentiel, sur plusieurs points :

On rentre typiquement dans le cadre de l’innovation distribuée telle que je l’évoque souvent ici. Car si la promesse de Cisco est juste de permettre le partage des bonnes idées voire la mise en contact de ceux qui ont l’idée et ceux qui peuvent la mettre en oeuvre, la financer, gageons que s’ils voient passer une initiative qui aurait du sens pour eaux ils ne laisseront pas passer l’occasion

Dans l’idée on est donc proche des ideagoras chères à  Claude Malaison. Avec une nouveauté : la plateforme est mise en oeuvre par une entreprise dont ça n’est pas a priori le business (comme un innocentive par exemple ou Startbucks qui l’utilise pour améliorer son produit), sauf comme je le disais, à  s’en servir tout de même comme outil de sourcing ce qui serait de bonne guerre mais ne pourra concerner toutes les idées proposées, certaines pouvant être loin du coeur de business de Cisco.

On a la démonstration de la notion d’écosystème élargi : l’entreprise ne se limite pas à  son écosystème business mais s’adresse à  un écosystème quasi sociétal. Le web 2.0 comme meilleure manière de jouer son rôle dans la société en tant que facilitateur sur un sujet d’intérêt général ? Potientiellement très utile pour quelque chose de finalement peu engageant : le bénéfice pour l’entreprise peut être énorme en termes d’images et d’idées captées, pareil pour les participants qui peuvent y trouver des idées voire des partenaires pour les réaliser. Et si tout cela fonctionne le bénéfice est également concrêt pour la société civile. Le risque ? Nul pour un investissement que j’imagine finalement très mesuré (le lien « crédits » ne fonctionnant pas je ne peux identifier qui est « derrière » tout cela). Au pire il n’en sort rien mais on ne pourra blamer Cisco pour avoir essayé.

Démonstration également du caractère communautaire du web. Il me semble en effet que ce site n’existe qu’en France. Parce que la préoccupation de l’innovation sociétale est plus présente chez nous ? Parce que la légéreté des plateformes web 2.0 permet de lancer de tels projets en local là  où il aurait fallu des ressources en provenance du siège auparavant ? [Mise à  jour : j’ai trouvé la version US ici mais avec un de domaine plus alambiqué]

Preuve également que la communauté ne se décrête pas : on ne met pas une plateforme à  disposition d’experts identifiés mais on la laisse ouverte à  ceux qui veulent faire quelque chose. On lutte ainsi contre l’inertie et on capte des « talents » qu’on aurait jamais identifié auparavant.

Vous vous souvenez de mes articles récents sur l’économie du projet ou du partenariat ? Nous sommes en plein dans ce schéma : l’entreprise met la plateforme à  disposition, elle est utilisée par des ressources extérieures pour un bénéfice personnel qui sera d’une manière ou d’une autre partagé par Cisco. L’expertise pour modérer de tels échanges, animer une communauté en ligne ? Externe elle aussi puisqu’il a été fait appel au désormais très connu et réputé Nicolas Vanbremeersch alias Versac. L’entreprise comme coordinatrice de chaine de valeur en l’absence de lien hierarchique, on est en pleine wirearchy non ?

Reste à  juger sur pièce avec le recul nécessaire, de tels projets n’étant qu’un investissement en pure perte si rien n’est fait pour transformer les idées captées en projets réels.

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Bertrand DUPERRIN
Bertrand DUPERRINhttps://www.duperrin.com
Head of People and Operations @Emakina / Ex Directeur Consulting / Au croisement de l'humain, de la technologie et du business / Conférencier / Voyageur compulsif.
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