Quatre enterrements et un mariage 2.0

C’est le grand sujet du moment. Je vous la fais en vrac : crise, web, réseaux sociaux, peur, changement, licenciements,business model, 2.0, productivité, financement, entreprise 2.0. Vous prenez tous ces mots, vous les liez dans une phrase que vous terminez par « qu’est ce qui va se passer, comment s’en sortir, est-ce que tout va s’effondrer ? ».

Pour un fois je vais faire court en vous annonçant la version 2.0 d’un film à  succès. Il suffit juste d’inverser les éléments du titre : 4 enterrements et un mariage.

Nos quatre défunts sont, sans ordre de préseance (ils étaient tous dans la même voiture quand ils ont raté un virage)

Les outils qui se prennent pour des objectifs et le concept d’entreprise web. L’entreprise n’est pas le web et réagit à  des stimuli bien différents. En entreprise « être sur une plateforme » ou « utiliser un outil » n’est pas une fin en soi, c’est un moyen au service de la production. Coupes budgétaires et pression sur les résultats aidant, les projets se recentrent sur l’essentiel : les outils au service de la création de valeur et non l’entreprise au service des outils.

Le web bisounours et / ou bling bling : la génération de bruit et le fait d’être tous connectés ne suffit pas. Il faut que cela relève d’un service valorisable. Mieux vaut dix utilisateurs prêts à  payer que dix millions qui s’amusent sans ce que cela ne génère un centime. On passe du l’ère du buzzyness model à  l’ère du business model. Le web crée des relations et des conversations ? Soit, mais il faudra définitivement faire en sorte que ces relations et ces conversations créent quelque chose. Et le « tracer » financièrement lorsque c’est le cas afin de démontrer la justesse du modèle et l’industrialiser.

Le gras (et non pas la masse) : réduction de voilure oblige les entreprises vont devoir être plus agiles. Halte à  la matière grassee non productive mais sans s’affaiblir. Transformer le gras en masse musculaire est est une des propositions de l’entreprise en réseau, tout comme une solidité accrue.

Les « nice models » : tout ce qui est « sympa » mais finalement ne contribue pas à  faire avancer les choses et a entrainé une grande dispersion des efforts et des ressources ces derniers temps. En entreprise les outils dits sociaux sont d’abord des outils a vocation professionnelle, autrement dit ils doivent servir l’individu dans son travail quotidien et, ensuite, la dimension sociale permet de dégager une plus value. A l’inverse partir du social pour espérer créer une utilité business est illusoire.

Et nous avons l’honneur de vous annoncer le mariage de Mademoiselle 2.0 avec monsieur Business. Ils ont mis du temps à  se comprendre, à  se connaitre, Monsieur Business ayant été quelque peu troublé par d’autres prétendantes qui savaient se mettre en valeur mais ne lui proposaient pas de réelle valeur. Et mademoiselle 2.0 a de son coté appris à  comprendre que le monsieur avait ses contraintes et qu’elle devait s’y adapter, l’aider à  y faire face plutot que lui proposer de faire sa vie sur du vent. Les témoins s’appelaient Efficacité et Nécessité et la relation facilitée par la célèbre agence matrimoniale « business alignment ».

Un couple de raison donc, auquel nous souhaitons nos meilleurs vœux de bonheur.

Bertrand DUPERRIN
Bertrand DUPERRINhttps://www.duperrin.com
Head of People and Operations @Emakina / Ex Directeur Consulting / Au croisement de l'humain, de la technologie et du business / Conférencier / Voyageur compulsif.
Head of People and Operations @Emakina / Ex Directeur Consulting / Au croisement de l'humain, de la technologie et du business / Conférencier / Voyageur compulsif.
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