Le web temps réel n’est pas une panacée (et twitter ne tuera pas les blogs)

On entend çà  et là  que le microblogging tue le blogging et que, d’une manière générale, l’avenir du web est le temps réel. Un discours hatif auquel je ne souscrit pas. Il ne me semble pas qu’une tendance vienne en remplacer une autre mais, plutôt, qu’elle vient la compléter.

Ce schéma valable pour le web grand public s’applique, je pense, également, à  l’entreprise.

La complémentarité entre les deux types d’outils s’explique par le positionnement d’un message donné sur deux axes : celui de la consistance et celui de la temporalité..

Consistance

Pas besoin de grande démonstration pour expliquer qu’il est difficile de délivrer un message et une information consistante en 140 caractères. Et que si toute l’information devait suivre ce format on serait au courant de beaucoup de choses sans rien en savoir vraiment. A l’inverse, qu’il est difficile de meubler un blog lorsqu’on veut faire passer des messages courts, lapidaires. Dans ce cas le titre se suffit à  lui-même et on cherche à  remplir le corps du billet. C’est justement cela qui a poussé une partie de la blogosphère sur la twittosphère. Non qu’un outil soit meilleur que l’autre mais parce que son format correspond davanatage aux besoins du plus grand nombre (souvenez vous que les purs « créateurs » sur les médias sociaux ne sont que quelques pour cents).

Temporalité

Il est des messages qui ont vocation à  rester et faire leur place dans le patrimoine informationnel mondial. Il en est dont la valeur est dans l’instant, qui n’ont de valeur que par leur rapidité de diffusion. Quand on fait un billet sur un blog il est évident qu’on s’attend à  toucher immédiatement la « clientèle » de ses abonnés. Mais l’indexation par les moteurs de recherche lui donne une sorte de permanence. La longue traine fait ensuite son oeuvre. Même si l’indexation des messages sur twitter évolue, les archives de twitter présentent un intérêt limité. Si on a raté un message un jour il y a des chances pour qu’il n’ait plus la même valeur le lendemain : soit l’information sera sans valeur soit elle aura été rendue disponible au plus grand nombre sur des canaux plus conventionnels. Au pire si quelque chose a vraiment de la valeur, il va continuer à  « résonner » (les pros diront « être retwitté ») suffisamment longtemps pour que cela me touche à  un moment ou à  un autre.

C’est ainsi que se dessine un web à  deux vitesses, expression qui pour une fois n’est pas synonyme d’exclusion mais de complémentarité. Des messages « lourds » destinés à  rester et porteurs d’une réflexion constuite et, sur un circuit plus rapide, des messages brefs, instantanés.

On se rend bien compte que le temps réel montre rapidement ses limites alors que le blogging traditionnel, plus lourd, n’a pas la réactivité escomptée dans certaines circonstances. La complémentarité entre les deux types d’outils permet à  un émetteur de couvrir l’intégralité du spectre en fonction de ces deux axes qui sont la consistance et la temporalité.

Vous me direz que certains messages remplissent les  deux conditions. C’est justement pour cela qu’on se sert de twitter pour faire un lien vers quelque chose qui a été publié par ailleurs. Ce qui nous rappelle le besoin de pouvoir lier et articuler les deux.

Dans un style plus prosaà¯que vous pouvez aussi lire ici chez Vinvin.

webconsistency

Bertrand DUPERRIN
Bertrand DUPERRINhttps://www.duperrin.com
Head of People and Operations @Emakina / Ex Directeur Consulting / Au croisement de l'humain, de la technologie et du business / Conférencier / Voyageur compulsif.
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