Pourquoi le « prediction market » ne fait pas recette en France (voire ailleurs…)

Lorsqu’on vous parle d’entreprise 2.0 vous pensez blogs, wikis, réseaux sociaux etc…. Et si je vous parle de « prediction market » vous allez surement me regarder avec des yeux ébahis. Et pourtant dès que vous lisez un livre sur le sujet provenant de l’autre coté de l’Atlantique, dès que vous discutez avec des spécialistes locaux ils ne manquent pas d’inclure ce type d’outil dans le spectre des outils 2.0.

Pour savoir de quoi il s’agit je vous renvoie à  la définition wikipedia pour commencer.

Il ne s’agit ni plus ni moins que de donner des jetons « virtuels » aux participants et leur demander de les « placer » sur des paris du genre « quel type de produit aura le plus de succès chez nos clients l’an prochain », « quelle sera la part du budget IT des clients affecté aux réseaux sociaux etc… ». Cela peut se passer avec les salariés voire avec le grand public. Et visiblement c’est utilisé avec succès dans un certain nombre d’entreprises là  bas.

L’expérience prouve que les résultats obtenus sont au moins aussi pertinents qu’avec des études plus longues et couteuses.

La question qu’on peut dès lors se poser est : pourquoi est-ce totalement méconnu chez nous ?

L’idée qui me vient spontanément à  l’esprit est, une fois encore, que culturellement parlant cela ne passe pas.

D’abord la notion même de pari, un peu ludique, et connotée « jeu d’argent », risque fort de mal passer dans des environnements où plaisir, fun et travail ne vont pas ensemble et où à  partir du moment où quelque chose a l’air ludique ça ne peut être professionnelle sérieux.

En plus vous imaginer un collaborateur parier contre le succès d’un produit ? La capacité à  délivrer un projet en temps et heures ? Coté pile ce sont effectivement les hommes de terrain qui sont souvent les mieux placés pour deviner à  l’avance ce qui peut marcher ou pas. Coté face : cela revient à  dire qu’on ne croit pas à  ce que des gens hauts placé ont décidé et franchement cela n’est pas sérieux.

Vous me direz que pourtant le « crowdsourcing » intéresse nos entreprises. Oui. Mais discuter c’est bien, parier comme dans un casino ça l’est moins.

Et puis une discussion cela donne des ressentis. Le prediction market donne des chiffres et les chiffres c’est sérieux, on ne va pas laisser le quidam les impacter.

Vous voyez d’autres raisons ? Peut être même connaissez vous des entreprises Gauloises qui ont recours à  ce type de pratiques et qui seraient passées sous mon radar. Peut être connaissez vous des pays hors US où cela fonctionne ?

Bertrand DUPERRIN
Bertrand DUPERRINhttps://www.duperrin.com
Head of People and Operations @Emakina / Ex Directeur Consulting / Au croisement de l'humain, de la technologie et du business / Conférencier / Voyageur compulsif.
Head of People and Operations @Emakina / Ex Directeur Consulting / Au croisement de l'humain, de la technologie et du business / Conférencier / Voyageur compulsif.
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