Petite pause dans ma « Management 2.0 serie » pour parler du…web 2.0. Cela permettra par ailleurs à ceux (nombreux) qui m’ont posé la question de savoir pourquoi j’ai opté pour cette appellation.
En effet j’ai eu la surprise de voir naître un débat sur la notion de web 2.0…débat qui a mon sens n’a pas lieu d’être mais comme qui ne dit mot consent voici mon apport à ce que j’estime être un véritable débat d’arrière garde.
On parle donc de plus en plus du web 2.0…sur le web. Et on s’échine à le définir. Et il y a autant de définitions du web 2.0 qu’il y a de personnes qui s’y intéressent…c’est vous dire.
Pis encore, alors même que personne n’est d’accord sur ce qu’est le web 2.0, on va même jusqu’à mettre en cause son existence.
Primauté à l’utilisateur
J’ai bien l’impression que la discorde se situe non pas sur que qu’il est (ou n’est pas) ou sur son nom mais selon le point de vue dont on se place: vue coté techno ou vue coté utilisateur.
Coté techno on nous parle d’Ajax, de RSS…et l’utilisateur que je suis vous dit que ces technologies sont d’une inutilité remarquable si on ne leur trouve pas de terrain d’expression pour en tirer la quintescence.
Coté utilisateur on parle d’user-centrisme, de partage, de communautés, de tagging, d’identification et de suivi de L’INFO (en majuscule svp) pertinente, d’usabilité. C’est vrai nos attentes ont évolué depuis les débuts du net. Mais sans les technos sus mentionnées on aurait du mal de trouver de quoi contenter nos besoins.
Alors match nul? Non pas du tout. Je crois en la primauté du coté utilisateur, et ce pour une raison: toutes les technos dites 2.0 ne sont pas récentes, certaines ont une paire d’années et si elles n’éclosent qu’aujourd’hui c’est qu’elles ont du attendre l’éclosion d’un besoin, d’attentes, correspondant à leur apport.
Le 2.0 c’est une attitude
On parle de web 2.0. D’autres de recrutement 2.0. Moi de management 2.0. Un dénominateur commun?
La techno? Non, le 2.0!
Dans le web 2.0, le 2.0 se caractérise coté outils par de la techno..normal on est sur le web! Et c’est justement le mauvais exemple.
Prenons le recrutement 2.0. Ok il y a des flux RSS, des blogs (dont on ne sait s’ils sont 1.0, 2.0 ou entre les deux ou en cours de migration). Mais qu’est ce qui fait la force de jobmeeters? Une vision du métier et le fait de remettre l’humain au coeur de son process. Demain des sites intégreront blogs, taggings, recommandation, mise en relation par VOIP…et alors? L’apport sera dans l’intégration, la globalisation de l’e-dentité. La technologie ne sera qu’un support.
Le management 2.0 qui m’est cher: des blogs, du wiki…mais aussi (et surtout) transparence, valorisation du capital humain, volonté de favoriser adhésion et cohésion, état d’esprit… Blogs et wiki ne seront que des outils parmis d’autres. Sans eux pas moyen de boucler la démarche. Mais si on enlève l’état d’esprit ils ne servent à rien.
Lafraise 2.0? Un blog avec intégration d’une plateforme e-commerce. AJAX and Co? Que Nenni! Ce qui prime c’est l’orientation client. Sans blog lafraise ne serait pas lafraise. Mais sans la vision et le « state of mind model » de son créateur, blog ou pas blog , lafraise ne serait pas lafraise.
Flickr? Sans envie de partage c’est une coquille vide. Uneinvitation.com? Génial, pratique…mais sur le principe je suis sur qu’on aurait pu le faire avant. Sauf que le marché n’était pas mûr.
Le social networking? Vieux comme le monde mais le marché commence juste à exister. Sans envie de partager et sans communauté de taille suffisante utilisant le net on aurait encore des coquilles vides. RSS, tagging etc. ne sont qu’une valeur ajoutée à un concept qui existe par lui-même.
On peut continuer à l’envi…
Tout ça pour dire que le 2.0 c’est une attitude, people-centric, collaborative…au service de laquelle on met des outils qu’ils soient techniques (wiki, ajax, rss…) ou « humains » (accompagnement, conseil, stratégie, conduite du changement…).
Ne commettons donc pas l’erreur de tout ramener à de la technique et gardons en vue que chaque machin 2.0 = machin + 2.0. Le machin change, le dénominateur commun reste le 2.0 dont on vient de voir qu’il n’est pas du « tout techno »
Et pour finir qu’importe le flacon, pourvu…
Alors finalement on en reste à débattre sur le bien fondé de l’appellation 2.0. Et bien on peut penser que le nom est bien ou mal choisi mais en tout cas il est là . Si ça en gène quelques uns qu’on en trouve un autre. Je propose en vrac: new machin, machin « pas comme avant », changing machin, people-centric machin, machin « qui correspond enfin à mes besoins de maintenant », machin « comme avant mais en mieux », machin « next generation », mature machin…et je vous laisse proposer d’autres idées.
Il n’en reste pas moins qu’une tendance lourde existe au niveau des attentes des utilisateurs et qu’on l’appelle comme on veut, les techniciens pourront dire « bullshit », les puristes dire que « ça évolue sans changer fondamentalement », cette évolution elle est là . Et elle va largement au delà du web qui ne fait qu’accompagner et donner une partie des outils nécessaires.
Alors techno ou pas techno, 2.0 ou pas 2.0 on s’en moque éperdument. Ce qui compte c’est ce qui se passe et les querelles de clochers n’empecheront pas le monde d’évoluer. Quitte à faire imagé, quand je monte dans un avion ce qui m’importe c’est sa destination, pas l’immatriculation qu’il porte sur son fuselage. Plus imagé encore? Ce qui compte le plus dans votre vie c’est l’arrivée d’un enfant ou la satisfaction de lui avoir trouvé un prénom? Je pense pas que c’est un prénom qui va changer votre vie à ce point…
Alors que chacun innove qui dans le e-commerce, la communication, le management, la cuisine, la politique, la mode…c’est la démarche qui compte, pas le nom qu’on lui donne.
Et moi et moi et moi…
Tant qu’à faire j’y vais de ma définition du 2.0 (qu’il s’agisse de web, de recrutement ou de quoi que ce soit) et elle tient en deux mots:
USER CENTRISM
Après on mettra en face les moyens dont on dispose et peu importe d’où ils viennent pourvu qu’ils concourrent à ce but.
Voir aussi:
C’est quoi le web 2.0? chez Jacques Froissant
La « sortie » de Carlos Diaz sur le sujet, dans un état d’esprit que j’apprécie.
Web 2.0, l’internet de Papa est mort chez rmen
La question que je me posais sur le sujet sur mon blog perso il y a de longues semaines, ainsi que mes conclusions de l’époque.
La réflexion de Fred Cavazza sur le coté technique du problème.