Les nouvelles tendances du management

Lu dans Capital de Janvier 2006 (actuellement dans les kiosques) un article sur les grandes tendances actuelles des gourous du management.

Besoins Vs effets de mode? En tout cas je trouve cela à  la fois lucide et inquiétant. Mais non sans quelques raisons d’espérer car je sens poindre la vague « management 2.0 » derrière certaines idées.

De quoi parle-t-on?

Quelles sont selon la revue, les grandes tendances de 2006? On se crorait à  un défilé de mode mais je n’émet aucune critique sut l’article qui au contraire rend compte de l’état actuel des choses:

Open-Market Innovation : en gros il s’agit de faire phosphorer salariés et clients sur ce qu’ils désirent. Pertinent car permet à  coup sur d’identifier un besoin réel qu’il soit interne ou externe (produit). Exemples choisis: lafraise bien entendu qui fait piloter sa production par ses clients et, plus méconnus, Renault et Accor qui font réfléchir leurs salariés sur des problématiques internes.

5S: un « nouveau » concept qui date des années 60 mais que l’on ressort. Postulat: ranger son bureau, son espace de travail, de manière intelligente et régulière est source de gains de productivité et facteur d’une meilleure qualité. Cela prouve également qu’au delà  des effets de mode, lorsqu’il existe un besoin on ressort toujours les bonnes vieilles recettes. A la limite citer les 5S prouve qu’en matière de management il n’y a pas de mode…

Balanced ScoreCard: ou « tableaux de bord équlibrés » en français (certains, ils me semblent, remplacent équlibrés par prospectifs…mais bon…). Mesure de la performance globale de l’entreprise sur 4 pôles: résultats financiers, satisfaction client, formation permanente du personnel et rendement. Intérêt: prendre enfin conscience qu’une entreprise n’est pas qu’un outil de production, une source de revenus mais plusieurs choses à  la fois…et que privilégier un aspect conduit à  un déséquilibre qui finalement nuit à  la performance globale.

Management par les processus: je pense que son nom traduit bien le contenu: il doit y avoir un « mode d’emploi » pour chaque tche réalisée dans l’entreprise. Lourd mais évite tout dérapage et facilite le traçage dans une démarche qualité. Très à  la mode mais je me méfie des effets pervers: à  trop « processer » on bride certainement l’expression et le développement du leadership. Or une entreprise fait la différence sur l’utilisation qu’elle fait de ses leaders, qu’on se le dise.

Six Sigma: encore une méthode issue de l’industrie et qui touche de plus en plus le commerce et les services. Vise à  mesurer sur un nombre impressionnant de tches la différence entre l’optimal et le réel…et corriger cela pour arriver à  un taux de non qualité quasi nul. Simple dans l’idée et remarquablement efficace.

L’entreprise à  la carte: ou dit autrement « pour travailler bien, travaillons dans la bonne humeur et le confort ». Horaires à  la carte, valorisation des projets personnels etc… Climat social apaisé et zéro absentéisme garantis.

Management de proximité: le retour du manager de proximité, proche du terrain et supposé s’attaquer aux réalités qui échappent au top management. Pertinent vu les resultats sur l’absentéisme. En espérant qu’on ait pas droit au retour des petits chefs dans le mauvais sens du terme.

Networking attitude: faire partager les solutions de chacun à  l’ensemble du groupe, créer une sorte d’intelligence collective. Car on est moins bêtes à  plusieurs que seuls et que réinventer la roue (parfois en moins bien) ça coûte aussi très cher. Il était temps que ça arrive non?

Une vision lucide et de quoi s’inquiéter

L’état des lieux ainsi fait est objectif et traduit ainsi les tendances lourdes actuelles. De quoi s’inquiéter car comme on nous le fait remarquer, il s’agit de modes. De la même manière que le knowledge management, lui, devient has been. Inutile? Non, surtout pas (enfin c’est mon avis). Mais passé de mode.

Ce qui m’inquiète est qu’on oublie là  la notion de besoin. Pour rassurer ses clients et investisseurs qu’est ce qui me prouve qu’une DG ne va pas lancer un projet « à  la mode » et faire l’impasse sur le « bon vieux KM » qui lui serait plus utile mais moins « sexy » en termes d’images. Un exemple? Le retour des 5S qui prouve qu’à  avoir oublié les bases on finit par y revenir. Et finalement je trouve ça rassurant.

Remarquez que l’open-market innovation et la networking attitude ont des aspects qui peuvent recouvrir une démarche KM…ce qui montre qu’au delà  du nom c’est le contenu qui prime et, là  encore, les fondamentaux ne disparaissent vraiment jamais.

Mais de quoi espérer

Gros point positif: open-market innovation,, entreprise à  la carte, management de proximité, networking attitude et même balanced scorecard, ça a par certains aspects un bon goût de management 2.0 non?

Bertrand DUPERRIN
Bertrand DUPERRINhttps://www.duperrin.com
Head of People and Operations @Emakina / Ex Directeur Consulting / Au croisement de l'humain, de la technologie et du business / Conférencier / Voyageur compulsif.
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