Jeudi avait lieu la présentation officielle de blueKiwi. Depuis le temps qu’on en parlait, on l’a enfin montré. Ou plutôt ils l’ont montré, s’agissant de Groupe Reflect le concepteur de la solution dont j’accompagne la mise en place chez Dassault Systèmes pour le compte de Moovement. Et pour ceux qui se plaignaient de n’avoir aucun retour concrêt sur les résultats (on désirait travailler au calme sur notre client pilote avant de communiquer davantage sur la question), Arnaud Poujardieu et Hervé Kabla étaient venus témoigner de leur utilsation de l’outil. Cette première étant passée on parlera davantage des résultats à l’avenir.Je retiens deux choses de cette présentation: des clients satisfaits et une multitude de questions et de demandes d’explications qui sont autant de moyens pour nous d’avancer.
Je vais ici me contenter de donner ma position par rapport à différentes questions qui ont été posées.
Sur la notion de popularité
Une partie des questions a concerné la notion d’article populaire: comment évaluer cette popularité. Au nombre de lecteurs, au vote, avec ou sans dégression de la note dans le temps?
En dehors du fait que le client est maitre de ce qu’il désire en la matière en fonction de sa réflexion personnelle, je pense que l’utilisation en interne d’une plateforme de blogs amène à aller au delà de la notion de popularité souvent utilisée dans la blogosphère classique.
Je pense que le critère à évaluer est davantage la pertinence que la popularité (ce qui évite aussi le phénomène du lobying). Reste à voir comment l’apprécier. Je ne suis pas favorable au vote. La pertinence s’apprécie davantage au nombre de commentaires, de trackbacks ou de citations/reprises de l’article du l’autre blog.
Sur la libération de la parole
Laisser les salariés s’exprimer est ce un danger pour le chef d’entreprise?
C’est à mon sens une crainte légitime et une question centrale. Ma réponse est que s’il existe un risque, ne pas les laisser s’exprimer est un risque plus grand encore.
De quoi a t’on peur? Du dérapage d’un salarié? Celui qui va déraper en sachant que ce sera au vu et su de tous est dans une démarche volontaire et consciente. Autrement dit faute de blog il le ferait autrement. Sur un blog exterieur anonyme (ce qui se serait pire) ou en minant l’ambiance de son service ce qui est une bombe à retardement dont les effets sont pires que le dérapage indivuel puisque collectifs.
L’expression d’un doute, d’une interrogation, d’une déception peut au contraire avoir des effets salvateurs. Tout d’abord pour permettre une prise de conscience d’une situation: on ne peut pas dire après que que l’on ignorait ce qui a été publié. On peut ainsi permettre au management de réagir. Par ailleurs on a parfois le cas de collaborateurs qui « explosent » un jour pour une multitude de détails futils, sans grande importance pris individuellement, mais dont la somme devient intolérable pour l’individu. La possibilité d’exprimer ces détails sans grande importance permet de ne pas accumuler rancoeur et déception. Parfois la seule possibilité de s’exprimer soulage sans qu’on en use obligatoirement.
Je dirai enfin que ça n’est pas parce qu’une idée ou une position n’est pas exprimée qu’elle n’existe pas. Croire que tout le monde marche d’un même pas simplement parce qu’on refuse l’expression des désaccords reflète un manque de lucidité certain, voire une attitude suicidaire selon les cas. Plus prosaiquement cela reviendrait à croire que ne pas ouvrir ses relevés bancaires suffit à rendre votre compte créditeur. Je reprend ici à mon compte une expression volée à François Nonnenmacher: « les voleurs peuvent entrer par les fenêtres…interdisons donc les fenêtres ». Refuser le dialogue revient à terme à se couper de ses équipe…pas de remise en cause mais des collaborateurs moins impliqués qui vous regardent d’un drole d’air dans les couloirs…mais tout va bien puisque j’interdis aux autre me de dire que ça va mal!
Sur la notion d’ego
L’ego doit il être le moteur d’implication d’un salarié dans l’utilisation d’une telle plateforme?
Une chose est sure, c’est un instrument qui peut servir à gérer une carrière: faire au mieux, être pertinent, apporter, et faire en sorte que cela se sache. Cela ne me choque pas outre mesure tant je suis persuadé qu’au sein d’une entreprise nous sommes tous entrepreneurs de notre propre carrière.
Si pour satisfaire son égo et son besoin de reconnaissance, un collaborateur en vient à pousser ses réflexions au maximum et à s’astreindre à un niveau qualitatif de ses billets de plus en plus élevé, je pense qu’il sert à la fois son intérêt et celui de l’entreprise. Et je ne me vois pas critiquer une attitude qui stimule alors une véritable relation gagnant/gagnant.
Ne pas lier implication, motivation et satisfaction d’un besoin de reconnaissance est une vision illusoire et travestie de la réalité.
C’est d’ailleurs parce que nous partageons cette vision des choses que, chez Moovement, nous avons choisi blueKiwi pour concrêtiser dans de nombreux cas le changement managérial dans lequel notre pôle conseil accompagne ses clients.
Voilà pour ce qui me vient spontanément à l’esprit. Si vous avez d’autres questions….
Pour ceux qui auraient raté ce séminaire, sachez que d’autres vont avoir lieu prochainement et vous pouvez d’ores et déjà vous inscrire.
On en parle également chez Groupe Reflect, sur le Blog de BlueKiwi, chez Hervé Kabla et chez Sophie Januel. Quelques photos disponibles ici.