L’entreprise étendue dans toutes ses dimensions

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reseauLe concept d’entreprise étendue vous est certainement familier. Il s’agit, pour faire simple, de considérer que l’entreprise n’est plus une entité strictement coupée de l’extérieur par des frontières qui en définissent les limites. Par opposition à  une notion qui voudrait qu’il y ait l’entreprise d’une part, et ses clients, partenaires, fournisseurs d’autre part, la notion d’entreprise étendue suppose que l’entreprise, dans un soucis d’efficience, se doit de collaborer davantage avec ces « extérieurs » quitte à  les inclure « virtuellement » dans son périmètre lorsqu’il s’agit de mettre au point des processus de communication, de décision, de partage d’information. A titre d’exemple on est plus efficace en associant ses clients et ses fournisseurs à  la définition de ses nouveaux produits. C’est de cette manière que de nombreux systèmes d’information sortent du périmètre de l’entreprise pour davantage d’efficacité (une commande chez l’un entraine des pré commandes en pièces détachées ou matières premières chez ses fournisseurs et les fournisseurs de ses fournisseurs par exemple…)
Je qualifierai cette vision de l’entreprise étendue de « spatiale » par opposition à  une vision « temporelle ».

Cette remarque me vient d’un article du Figaro (cahier entreprises et emploi, 11/09/2006 p13) que j’ai trouvé fort intéressant. On y parle en effet de structurer les communautés d’anciens salariés. Cela existe déjà  dans certaines entreprises (le réseau des ex Procteriens est un des exemples les plus connus). Comme le dit Dominique Turcq de Boostzone, structurer ce réseau est une source de valeur importante pour l’entreprise: faciliter des recrutements, trouver une porte d’entrée chez des clients, faire un retour d’experience, éventuellement faire revenir un « ex » pour une mission spéciale…j’en oublie mais nombreux sont les cas où les anciens représentent, même partis, un gisement de valeur important pour l’entreprise. Sans oublier qu’un ex salarié peut devenir un futur fournisseur ou un futur client.
Si cette culture des « alumni » est très présente outre Atlantique, un travail tant d’évangélisation que de structuration reste à  faire de notre coté de l’océan.

Une fois ce stade franchi peut on envisager qu’un jour les anciens garderont une certaine « entrée » sur l’intranet par exemple? Qu’ils resteront dans les annuaires internes « au cas où »? Un peu comme cela se fait de plus en plus dans les Grandes Ecoles où l’on garde son email, l’accès à  certaines zones du réseau de l’école même après son départ (même si la problématique est totalement différente j’en conviens, tant en matière de risques que d’opportunités).

En tout cas une vision à  ne pas perdre de vue lorsqu’on évalue le patrimoine de son entreprise: celui-ci comporte une dimension temporelle que même la rupture du contrat de travail ne rend pas caduque. De la même manière la prise en compte de la dimension « alumni » dans l’analyse du capital humain d’une entreprise est loin d’être neutre que l’on s’en serve pour évaluer sa propre entreprise, un fournisseur ou une entreprise dans laquelle on désire investir ou que l’on aide à  investir.

Bertrand DUPERRIN
Bertrand DUPERRINhttps://www.duperrin.com
Head of People and Operations @Emakina / Ex Directeur Consulting / Au croisement de l'humain, de la technologie et du business / Conférencier / Voyageur compulsif.
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