Il existe nombre de freins à la mise en place de réelles dynamiques collectives et des outils allant avec. Au nombre de ceux-ci de nombreuses peurs, le syndrome du « on a toujours fait comme ça » et les traditionnels « on n’est pas prêt » et « c’est bon pour les autres mais pas pour nous ».
Ma vision est autre et comme je le dis souvent, un changement voulu étant toujours meilleur qu’un changement subi, autant prendre un train d’avance sur les autres. Je dis souvent aux décideurs que je rencontre, qu’il y a aujourd’hui une quantité impressionnante de jeunes qui utilisent des blogs, des wikis, pour qui le partage d’information, de ressources, de travaux est une seconde nature. Lorsqu’on me dit « on embauche pas d’ados chez nous » avec un petit clin d’oeil je fais simplement remarquer depuis le temps les ados et grandis et fréquentent même les bancs de l’enseignement supérieur. Demain ils seront vos stagiaires, vos juniors, demanderont des wikis, des blogs internes (voire externes…de toute manière s’ils n’existent pas ils les créeront de leur coté) et qu’à ce moment il faudra bien agir sous la pression d’une classe d’age qui imposera ses méthodes. Si cela vous fait encore sourire j’ajouterais que ces personnes commencent déjà à arriver sur le marché du travail et que certains auront des postes d’encadrement d’ici 2/3 ans…et que les promotions à venir seront pleines de leurs clones.
L’entreprise ne se fait pas dicter ses choix me dira t-on. Permettez moi d’en douter. Le mail est entré dans nombre d’entreprises car les employés en avaient un à titre personnel et désiraient utiliser cet outil dans leur vie professionnelle. De la même manière nombre de sites d’entreprises ont été réalisés vers 1997/99 sous la pression soit des clients soit des salariés.
Deux choses pour étayer mes propos.
« Where the Internet goes the Intranet will surely follow€¦ »
Autrement dit il est certain que vos collaborateurs, gros utilisateurs d’outils « 2.0 » dans leur vie de tous les jours seront un jour demandeur de fonctionnalités identiques en interne. Voire en seront les prescripteurs selon leur niveau de responsabilité.
« They are the future and they’re coming soon to a workplace near you »
Tel est l’intitulé d’un dossier du Financial Times dont j’ai eu vent via Jane McConnell. On y apprend la vision que les jeunes arrivant sur le marché ont du travail, de l’organisation, du management, imprégnés qu’ils sont par une culture à forte dominante jeux vidéos/web.
Je me permet de citer la fin de son article, qui décrit la vision du travail qu’ont ces jeunes et qui correspond pleinement à celle que j’essaie de proumouvoir (et que je m’applique à moi même par ailleurs)
- il faut réagir prenant les décisions rapidement sur la base d’éléments qui changent constamment,
- avoir des retours visibles, des récompenses immédiates
- il n’est pas pénalisant de perdre – on peut recommencer autant que l’on veut
- l’apprentissage se passe de façon informelle et entre copains
- le succès se mesure par compléter des tches et non pas en faisant tant d’heures de présence
C’est leur vision de l’entreprise et on les rendra malheureux et moins productifs en les enfermant dans un carcan. Ils sont certainement la première génération réellement porteuse d’un concept d’intelligence collective acquis avant l’entrée sur le marché du travail. Nous sommes nombreux à nous intéresser à la question parce que nous avons cherché à améliorer les systèmes que nous avons cotoyé. Chez eux c’est inné et les brider serait un non sens managérial alors même que les entreprises veulent aller vers une optimisation de leur intelligence collective.Reste à trouver comment mettre en place ces pratiques dans des « world companies ».Passer à l’entreprise 2.0 c’est anticiper une plus grande efficacité de vos recrues de demain, voire se donner les moyens d’attirer les meilleurs qui seront sensibles à votre organisation.