Quelques impressions sur mon passage aux rencontres ICC qui ont eu lieu la semaine dernière, et notamment sur les conférences.
1°) le « 2.0 » fait son chemin. Au delà d’une lubie ou d’un effet de mode, les outils dits « 2.0 » frappent à la porte. Entre les « pure 2.0 » et les acteurs traditionnels comme IBM Lotus et Microsoft qui s’y mettent on est au delà de la tendance lourde. Ces outils prendront leur place dans l’entreprise dans les années à venir c’est certain. Reste à savoir comment et surtout pour quoi (volontairement écrit en deux mots).
2°) Une évolution de l’appréhension (et de la préhension) de l’information: aujourd’hui on la stocke, demain (et déjà aujourd’hui pour ceux qui ont une pensée d’avance) on la mobilise et on la fait vivre. Avec pour corrolaire la notion de PKM (personnal knowledge management): chacun est responsable de la meilleure utlisation de son information d’une part, et c’est la somme de toutes les utilisations individuelles qui fournit une plus-value à l’utilisation collective.
3°) L’individu et le groupe: parmis les nombreuses choses intéressantes présentées par Sylvie Le Bars lors de sa conférence (dont j’espère qu’elle a été filmée pour une mise en ligne ultérieure…) il y a la notion d’individu au sein du groupe. C’est quelque chose en quoi je crois vraiment et c’est un challenge à relever pour nombre de managers: faire réussir le groupe en faisant réussir chacun. Ce fut une constante de nombre d’interventions: pour collaborer l’individu doit avoir un intéret personnel. Reste à faire en sorte que la poursuite de cet intérêt aide par la même le groupe. Un sujet suffisamment vaste pour qu’on lui consacre davantage que ces quelques lignes.
4°) La dualité entre collaborer avec et collaborer autour. Quel doit être l’élément central de la collaboration? L’homme qui produit l’information ou l’information produite? Certains voient dans la réponse à cette question la frontière entre 1.0 et 2.0. Je suis loin d’avoir une opinion aussi tranchée sur la question car le partage de documents est aussi dans la mouvance 2.0, tout dépend du pourquoi et du comment. De toute manière les deux sont nécessaires, chacun ayant sa finalité propre. On ne structure pas une entreprise sans document ni process, on n’innove ni n’est réactif sans prendre en compte l’information…informelle. Là aussi il y a beaucoup à dire et à affiner.
5°) Ramener l’information au centre de l’entreprise: selon IBM, en 2010, la moitié des idées de nouveaux produits ou services viendra de l’extérieur de l’entreprise. Ce sont autant de flux qu’il faudra donc capter à l’extérieur et transformer à l’intérieur. De la même manière j’ai souvent entendu que l’information était rejetée à la périphérie de l’entreprise. On sent bien par ces exemples une doublé réalité de l’information que j’évoquais plus haut: l’information structurante d’une part, située au coeur de l’enteprise et une information non formalisée (plutot qu’informelle) qui permet agilité et innovation, pouvant être utilisée brute comme devant être confrontée à d’autres idées pour murir et qui échappant aux workflows traditionnels est difficilement utilisée et utilisable pour les entreprises.
D’intéressantes pistes de réflexion qui ont tendance à se croiser par ailleurs: docs et process vs. hommes et idées? 1.0 vs 2.0 ? Les frontières sont plus subtiles que cela (et d’ailleurs je ne pense pas qu’on soit dans une logique de « ou », c’est un « et » qu’il faut ici), il n’en reste pas moins que la conscience qu’il y a tout d’abord une information pertinente non captée et utilisée par l’entreprise d’une part, et que de nouvelles technologies web vont modifier à la fois notre perception du réseau et nos usages d’autre part se fait de plus en plus présente dans les esprits et suscite de vraies attentes.