Intéressant article du Wall Street Journal sur la mise en place de communautés chez Schlumberger ( 52 000 employés répartis sur 80 pays ) . Avec succès puisque près de 12 000 d’entre eux sont membres d’une des 23 communautés ( et 140 sous-groupes ! ) que compte l’entreprise.
Schlumberger va d’ailleurs très loin dans le concept puisque ces communautés sont véritablement auto-organisées et élisent leurs propres dirigeants.
Une question de management
La problématique de Schlumberger ne concernait en rien un quelconque déploiement d’outil de KM mais comment ammener les collaborateurs à partager leurs expertises et leurs expériences pour leur propre bénéfice, celui de l’entreprise…et celui des actionnaires.
Schlumberger ne vend que du service et peinait à faire s’impliquer davantage des spécialistes très à l’aise sur de sprojets individuels mais peu enclins à verser dans le collectif. La réaction de l’entreprise, après que toutes les techniques traditionnelles eussent été essayées en vain fut: « s’il est impossible de manager ces gens, laissons les se manager eux-même ».
Un autre objetcif est d’augmenter l’influence des professionnels de terrain sur les priorités du top management et de créer du lien entre plusieurs communautés. Dans les deux cas l’objectif serait semble t’il largement atteint.
La démarche
Rien de semblable ne pouvant servir de référence, Schlumberger a tout d’abord demandé à toute personne volontaire de s’inscrire dans une communauté spécifique sans qu’on aucun contôle a priori ou a posteriori sur les compétences ou le domaine de spécialisation soit exercé. Considérant ensuite que les CV étaient séquestrés par les RH et que personne ne se connaissait trop, il fut proposé aux participants de créer un CV online…démarche qui fut un franc succès (50 000 CVs publiés à ce jour). La clé du succès: pour la première fois on donnait aux salariés la possibilité de dire « voilà qui je suis », d’exister.
Au bout de six mois il fut demandé aux membres de ces communautés encore embryonnaires d’élire leurs dirgeants.. ce qui a doublé le taux de participation à des élections internes par rappor à l’époque où le modèle communautaire n’étais pas adopté.
Pour le CEO de Schlumberger, l’auto gestion est le facteur clé de réussite d’une communauté car les experts sont surtout sensibles à l’estime de leurs pairs.
Et pour conclure: « les meilleurs personnes pour choisir qui va les diriger sont celles qui travaillent effectivement ensemble ».
Qu’en penser?
Etant moi même partisan de ce type de fonctionnement je suis agréablement supris par cet exemple. J’irai même jusqu’à dire qu’ils vont vraiment très loin. Manager par l’estime, laisser les individus choisir qui est le mieux placé pour les diriger, reconnaitre qu’avec un certain type de population on a davantage intérêt à les laisser s’auto gérer…et le dire aussi franchement c’est véritablement surprenant à l’heure actuelle.
Bien entendu ce type de démarche n’est pas valable pour tous les types d’entreprises. Ici avec une grande proportion d’experts et de knowledgeworkers elle prend tout son sens.
J’apprécie aussi l’idée qui sous-tend tout cela: on a tout essayé et ça ne marchait pas alors au lieu de gaspiller du temps et de l’argent avec des recettes traditionnelles qui prouvent leurs limites, osons innover et regarder aujourd’hui les choses telles qu’elles sont dans nos entreprises.
Il reste toutefois une question en suspens. On fonctionne sur des communautés géographiquement éclatées, soit. On peut disposer son CV en ligne pour se faire connaitre et exister, soit. Je suis tout de même curieux de savoir ce qui constitue les autre pans de la démarche car il me semble évident que des outils ont du être déployés pour permettre à ces commuantés d’échanger et de vivre en ligne.
Quelqu’un a la réponse?