La captation de l’informel chez Enron

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enronLe groupe américain a tenté il y a quelques années une expérience de « captation » des flux d’information des plus intéressants qui amène à  se poser quelques questions.

Un peu d’histoire

En 2003 et suite aux évènements que l’on sait, le pouvoir fédéral US classe 20 000 emails internes de chez Enron dans le domaine public dans le cadre de ses investigations. (Je doute fort qu’il s’agisse de la notion de domaine publique telle que nous l’entendons en général, il doit plutôt s’agit d’une déprivatisation pour accès aux enquêteurs…si un pro du système judiciaire US passe par ici….). Dans le cadre du développement d’un produit, Trampoline Systems décide de se servir de cette masse d’information afin de mener des tests dans le cadre de la mise au point d’un système d’analyse des flux d’information et des relations interpersonnelles. C’est ce test qui est mis à  disposition de tous ici.

Qu’est ce que c’est ?

Il s’agit, via une aggrégation des mails échangés dans l’entreprise, de mettre en évidence ce qu’à  écrit chacun, qui a échangé avec qui, sur quels sujets, qui parle de telle thématique. Le tout peut être mis en évidence sous forme de liste, mots cléfs, nuages de mots et de personnes, organigramme graphique mettant en relation les personnes.

Cette étude a ensuite permis de développer une solution nommée SONAR qui permet de faire peu ou prou la même chose en se connectant à  TOUS les systèmes de l’entreprise.

Qu’en conclure ?

Je trouve l’exercice intéressant mais la base mal adaptée. Je m’explique : je ne pense pas que le mail soit le meilleur outil pour mettre en évidence certaines communautés. Le mail ne crée pas d’interactions de groupe donc il ne peur servir à  les mettre en évidence. On identifie des communautés d’intérêt, pas obligatoirement des communautés de pratiques. Et ça n’est pas parce qu’on écrit à  une personne qu’on est en lien avec elle (cf spam, courriers inutiles en cc.).

Ils ont fait avec la matière à  leur disposition et c’est déjà  une prise de conscience intéressante de l’importance de certains types de flux, très utilités mais très peu exploités.

D’autre part ce projet a servi de test à  un produit nommé SONAR qui, a ce que j’en ai compris, permet d’adopter la même logique à  tous les gisements d’information de l’entreprise. A ce sujet je me pose une question : tout indexer pour fournir une repésentation globale risque de donner un résultat lourd et peu fonctionnel. Il est certainement plus efficace de permettre plusieurs vues faisant un tri dans l’information en fonction de la représentation désirée pour répondre à  un besoin donné. Par exemple contexte RH, contexte client, contexte produit… chaque contexte nécessitant de mettre en évidence un réseau spécifique sur des mots clés particuliers. Tout représenter ensemble risque de conduite à  un enchevètrement de réseaux difficilement expoitable. Mais en sachant finalement peu sur le produit je ne peux guère m’avancer davantage.

Article inspiré par une vieille note de Vincent.

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Bertrand DUPERRIN
Bertrand DUPERRINhttps://www.duperrin.com
Directeur People & Operations / Ex Directeur Consulting / Au croisement de l'humain, de la technologie et du business / Conférencier / Voyageur compulsif.
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