Un livre vient de sortir qui reprend les textes et discours d’Antoine Riboux, qui pendant les 30 ans passés à la tête de BSN (aujourd’hui Danone) a toujours été un précurseur en matière sociale et managériale.
Le numéro de ce mois de Management en reprend quelques passages et je ne peux que vous faire part d’une partie de l’article titrée « Le taylorisme est dépassé il faut miser sur l’intelligence des salariés. »
Remettons les choses dans leur contexte. Nous sommes en 1987 et le premier ministre de l’époque, Jacques Chirac, lui confie une mission d’analyse et de proposition sur l’introduction des nouvelles technologies dans l’entreprise. Riboud parcoure le monde pour avoir une vision globale de la problématique et en sort une conclusion majeure : le taylorisme est dépassé. Plus la production se mécanise plus le capital humain devient crucial.
Je cite « L’acte de produire des hommes n’est efficace et rentable que s’il tire parti de tout le potentiel du capital productif. Pour cela on a besoin de leur rigueur, leur imagination, leur motivation, leur autonomie. La capacité d’obéissance, de force, de répétition, tout ce qui va dans le sens d’une routine bien maitrisée tombe en désuétude. Les entreprises les plus performantes seront celles qui penseront solidairement le développement technologique, le contenu du travail et le changement des rapports sociaux dans l’entreprise« .
Où en est on 20 ans plus tard alors que ce qu’avait analysé Antoine Riboud se déroule sous nos yeux ? Notamment pour la partie de la phrase citée en gras. Au même point ? Si on a (en tout cas pour certains..pas assez nombreux) pris en compte le développement technologique et le contenu du travail, l’aspect rapports sociaux dans l’entreprise est passé à la trappe. En tout cas il n’a pas été solidairement avec les deux autres points.