L’Unesco a fait dernièrement une déclaration sur l’évolution de l’acquisition du savoir qui a pu, et c’est fort dommage, passer inaperçue. En effet, s’il est d’usage d’admettre que « où l’internet va, l’intranet suivra », j’ai souvent vérifié la validité d’un autre adage de ma composition (dont je ne doute pas qu’il ait été formalisé par d’autres par le passé) : « là où la société va, l’entreprise suivra ». Soit dit en passant, ce ne sont aujourd’hui que deux faces d’une même vérité.
C’est pour cela que je me suis empressé de prendre connaissance du document en question.
Je ne peux que vous inciter à prendre connaissance du document dans son intégralité. En ce qui me concerne je compte mettre en exergue certains passages :
Dans les décennies à venir, selon eux, l’acquisition des savoirs factuels perdra en importance. Il sera en revanche vital, outre d’avoir la capacité d’apprendre, de savoir se repérer dans des systèmes complexes et de trouver des informations pertinentes, de les évaluer, de les organiser et de les utiliser en faisant preuve de créativité.
A économie du savoir société du savor (à moins que ça ne soit l’inverse)…et cela ne fait que confirmer les tendances lourdes que l’on pressent pour le monde de l’entreprise.
les apprenants sont appelés à jouer un rôle de plus en plus actif dans l’acquisition et le partage du savoir, tandis que les enseignants se transformeront en responsables des processus d’apprentissage et en coach.
Principe d’autonomie et de pertinence : j’apprend ce que je pense m’être utile, quand je le juge utile et de la manière qui me convient. Avec, à mon avis en ce qui concerne l’entreprise, l’inversion de ce qui a été jusqu’à présent un principe de subsiadiarité : l’entreprise forme et défaut le salarié se débrouille. Désormais ce sera au salarié de se former et éventuellement à l’entreprise de prendre la main si besoin.
Les partenariats associant de nombreux partenaires offriront assurément des solutions effectives et viables en matière d’application des TIC à l’acquisition et au partage du savoir.
Le processus d’apprentissage sera outillé mais avec des outils au service du salarié, « formation on demand ». Où l’on retrouve les valeurs des outils web 2.0 destinés à « motoriser » l’entreprise du même nom. L’occasion également de repenser à la micro formation en écoutant avec attention ce que nous dit Frédéric Soussin sur la question.
« Au cours des dix dernières années, nous avons constaté que les processus de développement mondiaux étaient de plus en plus tributaires de la capacité de produire, de diffuser et d’utiliser efficacement l’information et le savoir »,
Avec une dédicace spéciale à ceux qui considère qu’un salarié qui spontanément organise et traite sa propre supply chain d’information est improductif et ne crée pas de valeur…
le savoir est plus que jamais une condition essentielle pour décider soi-même de ses choix de vie ; la nécessité de développer continuellement les nouvelles TIC afin de garantir l’accès universel aux outils et aux contenus d’apprentissage
On ne pourra plus considérer, dans l’entreprise comme ailleurs, qu’il y a ceux qui doivent savoir et les autres. Le décloisonnement de l’information sera le seul moyen de la réussite collective.
Voilà en quelques mots ce qui me conforte dans la croyance qu’entreprise et société évoluent, quoiqu’on en pense, main dans la main et que l’entreprise de demain aura intégré ce changement de paradigme. Sinon, incapable de survivre dans ce nouveau contexte, elle deviendra rapidement une entreprise d’hier.
Vous pouvez lire d’autres réflexions fort intéressantes chez Martin Lessard.