Ce qu’il y a de bien, quand une « tendance » nait de la prise en compte de l’inéluctable, c’est qu’on la décline à l’infini. Donc après l’entreprise 2.0 il fallait bien s’attendre à ce que l’administration s’y mette. Sujet très intéressant car finalement on attaque là des entités dont on doute a priori de leur capacité à se lancer dans des démarches d’avant garde (même si on est parfois très surpris par certaines intiatives) et dont on sait que la flexibilité organisationnelle laisse souvent à désirer.
Reste que l’administration se pose sérieusement la question de la gestion des contenus, et, dans ce cadre de spécificité des outils web 2.0. Cela fait écho à une étude co-réalisée par Bernard Julhiet et Microsoft (et non Deloitte comme écrit sur le site du ministère) en 2006 où je trouve beaucoup d’éléments très pertinentes sur la transformation nécessaire et à venir de l’administration qui, finalement, s’avère être dans le même situation que les entreprises privées.
Je vais me contenter de citer quelques passages de l’introduction du rapport en question afin mettre en évidence des problématiques utilisateurs identifiées au sein de l’administration mais qui ne diffèrent en rien de ce que l’on rencontre par ailleurs :
Plus de 4 agents sur 5 estiment qu’ils ont plus de pression et des tches plus complexes à réaliser. Pour faire face à ces enjeux, ils cherchent souvent des méthodes et des outils pour faciliter ou améliorer leur travail : c’est, à 14%, la deuxième demande des agents après l’embauche de collègues (29%). Il existe d’ailleurs un rêve de l’outil parfait : « j’espère que je n’attends pas un peu trop d’Alexandrie, mais je crois vraiment que cela va changer notre quotidien ».
Mais ces « rêves » sont souvent frustrés, car les agents se sentent exclus d’un « système » qui ne les prend pas suffisamment en compte. Ils ont l’impression de ne pas être écoutés
Il pourrait dès lors s’avérer essentiel de positionner l’agent au coeur du système, afin de répondre à ses besoins individuels
Finalement, c’est une évolution de l’organisation du travail qui est réclamée, par la prise en compte d’un « donnant-donnant » : : beaucoup d’agents semblent désireux de s’investir davantage en échange d’une moins grande rigidité des structures et d’une plus grande prise en compte de leurs besoins.
Pour le reste je vous conseille de lire la suite du rapport « Observatoire de l’Agent Public : Nouveaux modes de travail et technologies de l’information« .
Je ne peux que me féliciter de voir qu’une réflexion sur les outils débouche sur une étude de leur cadre d’utilisation et, plus globalement sur les fonctionnement des services. Reste bien sur à voir ce que tout cela donnera concrètement et quand. Mais déjà comprendre que c’était la fonction qui crée l’organe et non pas l’inverse (comme trop semblent le croire) est à mon avis une très bonne chose.