Vers le « travailleur social »

On parle souvent des knowledge workers, de leurs besoins en termes d’organisation, d’outils, de savoir comment les manager, de savoir comment évaluer leur productivité (ce qui n’est rien d’autre qu’une nouvelle facette de la grande question sur la détermination de la valeur de l’immatériel qui n’a pas fini d’occuper nos têtes pensantes).

Même si elle tend à  investir les débats depuis quelques temps, cette notion n’est pas de première jeunesse et concerne peu ou prou chaque individu qui utilise principalement l’information comme matière première…c’est à  dire de plus en plus de monde aujourd’hui.

Des études plus poussées montrent qu’il existe différentes sortes de knowledge workers. Ca n’est que logique, la multiplication des métiers faisant appel à  une bonne utilisation de l’information et du savoir entraine un élargissement du spectre des métiers du savoir ce qui implique une catégorisation désormais un peu plus fine afin de prendre en compte au mieux les spécificités de chacun.

En effet on part (trop ?) souvent du principe que toutes les personnes qui manipulent de l’information sont par définition demandeurs de plus d’intéractions, de connexions… ce qui au bout du compte n’est pas toujours vrai. Cela peut dépendre du métier exercé, du contexte, de l’organisation..

Dans cette perspective j’ai apprécié la notion de « social worker » que j’ai découverte sur le blog « the content economy », une notion qui inclut également le besoin et le contexte organisationnel en plus des facteurs liés au métier.

Ainsi le « social worker » (j’ai l’impression que travailleur social ça va mal passer en français….) est caractérisé par des relations d’ordre personnel, le transfert de connaissance et l’implication dans des communautés participatives (preuve s’il en est que la participation est, davantage que la collaboration, la clé de nombreuses choses).

Il est mis en « concurrence » avec le « travailleur de l’information » qui est caractérisé par la mise en place de processus dédiés ou semi structurés de collaboration.

La différence, à  mon avis, entre les deux tient bel et bien à  l’entreprise et à  la manière dont elle envisage des choses telles que la participation (volontaire) par rapport à  la collaboration (souvent imposée et à  l’efficacité par conséquent aléatoire), à  l’autonomie, et à  la possibilité de construire son propre réseau interne. Je ne pense pas non plus que l’un soit exclusif de l’autre : suivant le métier on peut envisager que ces deux types de collaborateurs coexistent, l’essentiel étant de donner à  chacun les moyens de réussir en fonction de ses tches quotidiennes.

Voila qui confirme une autre tendance lourde : on est en train de passer de l’age de l’information à  l’age de la connexion. Reste à  savoir dans quelle mesure on peut passer au second si on a pas maitrisé le premier.

Bertrand DUPERRIN
Bertrand DUPERRINhttps://www.duperrin.com
Head of People and Operations @Emakina / Ex Directeur Consulting / Au croisement de l'humain, de la technologie et du business / Conférencier / Voyageur compulsif.
Head of People and Operations @Emakina / Ex Directeur Consulting / Au croisement de l'humain, de la technologie et du business / Conférencier / Voyageur compulsif.
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