Un concept très intéressant que j’ai découvert il y a peu via un article de Jon Husband : la « Wirearchy » (que l’on pourrait traduire par « connectarchie » ? ). Pas si nouveau que ça en fait (il en parle depuis un certain temps) mais suffisamment intéressant pour que je comble mon retard en la matière.
Le constat est simple : les nouveaux outils permettent la mise en place de flux d’information totalement nouveaux, dans ce sens qu’ils sont complètement régis par les individus eux-même. Ces flux permettent des interactions nouvelles entre individus, en dehors de l’organisation mise en place pour l’entreprise, ce qui crée en quelque sorte une organisation informelle. Il ne s’agit là en aucun cas d’une contre organisation, mais, à mon avis, d’une organisation effective, informelle, dont la permanence dans le temps ne dépend que des besoins de chacun avec comme variable d’ajustement l’intensité des liens et la création de liens nouveaux.
Au delà même du concept ce que je trouve est intéressant dans le concept réside dans sa matérialisation. Car on le sait, l’entreprise a toujours fonctionné sous forme de tels réseaux informels et ce depuis toujours (ou presque), mais dans des périmètres humaines limités. L’avènement du social software permet de tels fonctionnements dans un périmètre beaucoup plus global qui s’affranchit des murs, des distances et parfois mêmes d’autres barrières. Et dès que les outils entrent dans la danse on peut être tentés d’en tirer une plus value évidente : analyser ces réseaux pour savoir comment l’entreprise fonctionne vraiment….et tout faire pour identifier les axes sur lesquels ces interactions doivent être rendues plus simples. La seule chose qui prévaut dans la naissance de telles relations est en effet le besoin d’être plus efficaces en connectant les individus, l’information et les expertises, les uns par le biais des autres. Il serait donc stupide d’aller contre mais au contraire s’en servir pour mieux comprendre ce qui facilite l’efficacité des individus et les améliorations à apporter à l’organisation formelle en tant que telle. Pour cela un organigraphe viendra compléter l’organigramme (et non s’y substituer).
Profitons en pour tordre le coup à une idée reçue qui fait beaucoup de mal à l’adoption de pratiques plus efficaces : non ces modes de fonctionnement ne sont en aucun cas incompatibles avec la structure formelle de l’entreprise.
Parce que la hiérarchie est une chaine de commandement et de responsabilité mais ne traduit ni ne définit en aucun cas la manière dont les individus travaillent effectivement. J’en ai suffisamment parlé ici. C’est peut être le seul point de divergence que je puisse avoir avec Husband. Il pense que les hiérarchies ne peuvent demeurer statiques, en ce qui me concerne je n’y vois aucun soucis tant qu’elles reflètent la chaine de commandement et de responsabilité effective de l’organisation. La connectarchie c’est autre chose, quelque chose de complémentaire.
Parce que ces pratiques peuvent (et doivent) s’exercer dans le cadre du respect des process définis. Ce qui n’empêche pas d’en profiter pour « nettoyer » ceux qui le, méritent. Voir aussi ici.
Les trois articles cités ci-dessus datent un peu mais même si avec le recul et une réflexion plus approfondie il sera bientôt temps de les améliorer quelque peu, je pense que le premier jet reste encore d’actualité.
PS : Depuis que le Ministère de la culture nous demande désormais de dire « bloc » et non plus « blog », je vous laisse discuter de la pertinence de la traduction libre de « Wirearchy » que j’ai effectué plus haut… »wireachie », « connectarchie »….peut importe à mon sens, c’est ce que cela recouvre qui compte.