J’ai profité de ma présence à Webcom Montreal pour faire un saut du coté de Toronto. Tout d’abord pour raisons familiales, mais j’ai en ai profité pour répondre à l’invitation de Rex Lee et aller lui rendre visite à son bureau. Pour ceux qui ne le connaitraient pas, Rex est le « Collaboration Director » de Bell Canada et son blog bien que moins médiatisé que d’autres compte vraiment au nombre de mes favoris, son approche de la question étant une des plus pertinentes à mes yeux.
Arrivée dans les lieux, un grand open space, des tableaux blancs tapissent les murs, des feutres de couleurs disponibles en de nombreux endroits de la pièce. Cela appelle à la créativité. Des chaises basses, pas de tables, synonymes de barrières dans les échanges. Il s’agit d’un endroit « transverse », comme l’équipe qui l’anime, qui accueille des équipes de toute l’entreprise pour les amener à progresser dans le domaine collaboratif.
Premier constat partagé : qu’est ce que collaborer en 2008 ? C’est trouver des réponses à des questions, des solutions à des problèmes, ensemble. Cela entraine une réelle transformation dans l’approche : ça n’est pas apprendre à faire ensemble une tche de production préalablement définie, c’est trouver une réponse, résoudre un problème. Visiblement d’autres partagent cet avis.
Je creuserai la question dans de prochains billets mais on peut d’ores et déjà en tirer quelques pistes : c’est une question de savoir, d’expérience, de stimulation plus que de capacité à exécuter, si la méthodologie est essentielle elle ne scripte pas jusqu’au résultat qui par définition n’est pas connu au moment où on commence, c’est faire à chaque fois du neuf alors que nos entreprises ont surtout appris à répliquer des choses à l’identique. On parle plus de créativité que de process, l’écart par rapport à la norme est la source de valeur. Bref ce qui était le terrain des métiers purement créatifs s’adapte à toutes les sphères opérationnels
Humm et le web 2.0 dans tout cela. Il peut aider mais ne sert à rien tant que l’attitude des personnes face à la collaboration et à la résolution de problèmes n’est pas la bonne. Alors on travaille d’abord sur l’attitude et on outille lorsque cela peut avoir du sens. Cela me rappelle la « networking attitude » chez Danone : tout vient de l’attitude, des usages. Rien ne sert d’outiller des pratiques que personne ne sait / veut appliquer dans la vie réelle.
On parle d’innovation. Une plateforme plutôt bien faite a été déployée pour les salariés du groupe. Comment s’assurer de la participation ? Bien sur, seuls ceux que ça intéresse contribuent, il faut aussi s’arranger pour que les référents dans un domaine soient informés de ce qui est proposé sur le sujet. Enfin les meilleures idées, les mieux notées, sont présentées par leur auteur devant un comité de « top executives » régulièrement. Pas mal pour assurer la motivation et montrer que ça a du sens pour l’entreprise. Mais les meilleures idées, les plus innovantes, les pépites, faisant en général moins de bruit que les autres lors de leur soumission, il y a des personnes dont c’est le travail d’aller les identifier. Même récompense pour leur auteur : présentation devant un comité de décideurs de haut niveau.
Ca marche à tous les coups ? Rex me rejoint alors sur un de mes terrains favoris : « lorsque les systèmes d’évaluation mettent les gens en compétition ça ne sert à rien de leur demander de se mettre au service les uns des autres ». Logique.
Autre point : Bell semble également mettre également cette unité à disposition de ses clients. Bienvenue dans l’entreprise étendue qui réussit en aidant les autres à réussir.
La discussion a duré tout un après midi et a été très enrichissante. J’étais heureux de rencontrer un de mes « modèles » en chair et en os, promis on reste en contact et on essaie de faire quelque chose ensemble dans les mois qui viennent !