Une rapide revue de mes dernières lectures pour ceux qui seraient en manque de littérature pour les soirées au coin du feu .
Tout d’abord le désormais célèbre Groundswell: Winning in a World Transformed by Social Technologies de Charlène Li et Josh Bernoff, sorte de bible du social media. Groundswell vous expliquera concrêtement comment fonctionne la « lame de fond » qui est en train d’emporter l’internet. Rien n’est laissé au hasard et l’ouvrage est suffisamment didactique pour que tout le monde comprenne que quelque chose se passe, comment ça se passe, et surtout, comment l’entreprise peut et doit surfer sur cette vague. Par contre n’espérez pas trouver un quelconque moyen d’améliorer le fonctionnement de vos équipes en interne : Charlene Li et Josh Bernoff sont des professionnels du B2C ou du social marketing et ils se concentrent sur leur cœur d’expertise. Ce livre s’adresse donc à tous ceux qui veulent comprendre et accroitre leur culture générale mais n’aura d’intérêt métier que pour les gens du marketing.
Vient ensuite The Big Switch: Rewiring the World, From Edison to Google de l’iconoclaste Nicholas Carr dont je vous avais déjà parlé ici. Le bruit courre que Carr n’est pas l’ami des DSI mais sa réflexion n’en est pas moins pertinente et même sans y adhérer il vaut l’avoir lue avant de porter un jugement définitif sur l’avenir des systèmes d’information d’entreprise. Afin d’envisager l’ensemble du champ des possibles en termes de modes de travail il importe de comprendre comment vont évoluer les technologies qui les supportent. Il n’est pas aisé de sortir du paradigme « j’ai des logiciels et des documents sur mon ordinateur » à « j’ai un navigateur…qui me donne accès à tout via internet ». Carr démarre son analyse au début du siècle précédent avec des usines qui avaient toutes leur propre unité de production d’énergie, activité tellement stratégique qu’il faut l’assurer soi-même pour ses propres besoins. Qu’en est il aujourd’hui ? Des entreprises produisent l’électricité, on se branche et c’est tout. Il en va de même pour l’informatique qui demain ne sera qu’un service délivré via un tuyau nommé internet et accessible tout le temps, de n’importe quel poste, n’importe quel endroit, sur n’importe quel type de terminal. A lire absolument.
Vient enfin Enterprise 2.0 Implementation de Aaron C. Newan et Jeremy G. Thomas dont le titre dit tout (ou presque) de son contenu. Cela démarre par une présentation claire du « social software », des dynamiques qu’il supporte, de la manière dont tout cela fonctionne. On passe ensuite à l’aspect « entreprise 2.0 », clair et sans feu d’artifice déplacé : c’est certain, les auteurs connaissent le monde de l’entreprise et ne nous rejouent pas un énième épisode de l’entreprise Disneyland qui fonctionne toute seule avec des outils paillettes. Vient alors une démonstration fort intéressante du calcul du ROI. Peut être lourde mais on ne peut plus réaliste, quantifiable, avec une petite place pour le « Soft ROI ». Vient ensuite la partie implémentation. C’est là que je suis un peu déçu : l’approche est strictement orientée déploiement d’outil, brique par brique. On parle un peu usages, mais finalement le coté opérationnel de l’utilisation des outils (pas l’utilisation, mais l’utilisation pour des objectifs métier) est totalement passé sous silence. On se rattrappe enfin avec une partie « légale » et « gouvernance » mais je reste sur ma faim quant à la dimension « organisation / conduite du changement / business processes ». Soit on fait une analyse « macro » soit on traite l’implémentation, mais dans le second cas autant aller au bout des choses. C’est fort dommage car le reste est de bonne facture et me semble fort didactique et pédagogique. N’étant pas moi même un professionnel de l’installation des briques sur un serveur je passe dès demain matin le pavé à monsieur de Villamil qui vous donnera son avis sur la qualité de cette partie dans une de ses prochaines notes.
Voilà c’est tout pour ce mois-ci, bonne lecture à tous.