Quelles sont vraiment les préoccupations des directions générales ? Quelle est leur compréhension des enjeux actuels ? Tout le monde parle de la nécessité de faire évoluer l’entreprise pour évoluer dans le contexte qui est celui de ce siècle mais encore faut il que l’information soit arrivée en haut lieu et qu’une prise de conscience ait lieu si on veut qu’à un moment où à un autre ça commence à lentement redescendre. Et même s’il faudra du temps, beaucoup de temps pour faire évoluer les choses, plus vite la prise de conscience arrivera mieux ce sera.
Pour ce qui est du présent cela permet également de valider la perception que nous pouvons avoir du changement en cours et la réalité dans la tête des décideurs.
Heureusement le travail nous a été prémaché par PriceWaterhouseCoopers qui nous délivre son 11e « CEO Survey », une édition intitulée : « Compete and Collaborate : What is Success in a Connected World ».
Tout un programme.
Après avoir, il y a un an, prédit que trois tendances allaient rapidement influencer l’entreprise (Gobalisation / Connectivité / Communauté). Cette année PWC continue sur sa lancée car l’accent est mis sur la compréhension dont vont évoluer les business models. Et notamment sur la manière de créer de la valeur non seulement avec ses collaborateurs mais également avec ses concurrents. Avec une question en trame de fond : la consitution de réseaux d’affaires (traduisez business networks comme bon vous semble) est elle aujourd’hui in prérequis à la création de valeur ?
Concrètement parlant l’entreprise est tiraillée entre deux tendances fortes : collaboration et actions collectives d’une part, concurrence et individualisme d’autre part. Avec en pointillé l’impact qu’une collaboration renforcée a sur la diffusion du pouvoir et la perte de contrôle par le management.
Le rapport étant librement téléchargeable, je vais me contenter d’en résumer les grandes parties.
1°) Le contexte actuel
Les nouveaux leviers de croissance sont l’agilité, le talent et la technologie.
La crise va être source d’opportunités pour les fusions/acquisition
Un monde interconnecté est plus soumis au risque mais offre également davantage d’opportunités.
2°) L’impact sur les business models
les entreprises mettent en avant l’importance des collaborateurs mais sans encore oser en tirer les conséquences.
La faiblesse du middle management et du junior management est une réelle barrière au changement.
Pour faire face à ces blocages, il faut impliquer davantage les collaborateurs dans le changement, construire des organisations « connectées », »developper » les individus en permanence, responsabiliser les collaborateurs à tous les niveaux et faire du changement la norme.
La fonction Rh va donc devoir travailler en première ligne aux cotés du top management pour conduire le changement et ne pas se contenter d’être une function support.
Les entreprises savent créer la collaboration autours d’une opportunité. Par contre elles sont incapables d’industrialiser ce modèle ni de capitaliser leurs expérience en la matière. La collaboration « adhoc » ne doit plus être une exception mais un principe organisationnel.
Les gains de productivité ne s’obtiendront qu’à travers la mise en place de technologies de communication adéquates, de réseaux globaux et de méthodes de management innovantes.
Le fonctionnement en réseau jusqu’à présent essentiellement utilisé pour le transfert de connaissances dans un périmètre restreint va désormais devoir être mis au service de problématiques stratégiques plus larges. Et ce en interne (entre les collaborateurs) comme en externe (partenaires, clients, ecosystème au sens large).
3°) En conclusion
Quoi qu’il en soit la croissance doit être responsable.
Il est important de définir les conditions d’un succès à long terme avec ses clients et ne plus se contenter d’objectifs à court terme,
Pour que la collaboration soit efficace, les objectifs et la manière d’y parvenir, les modes opératoires, doivent être (re)définis en impliquant toutes les parties prenantes.
Et tout cela n’est pas tombé des visions de Madame Irma, ce sont des dirigeants qui vous le disent.
PS : pas un mot sur l’entreprise 2.0…le travail sur le concept est bien fini, on rentre enfin dans l’intégration du sujet dans les agendas des dirigeants.