Un sujet central aujourd’hui est de savoir pourquoi l’entreprise 2.0 peine à délivrer son plein potentiel. Je parle bien de passer de la promesse au résultat car la question de la promesse ne se pose pas. De nombreux exemples, tels ceux de Cisco, montrent que c’est possible et que cela fonctionne. Et d’autres que les mêmes technologies mises au service des mêmes desseins ailleurs n’apportent pas les mêmes résultats. Ce qui tend à prouver que le facteur de réussite est dans le contexte.
Je suis en train de travailler sur quelque chose de plus approfondi sur le sujet, mais voici mes premières impressions. Ce qui me semble « manquer » le plus souvent c’est :
La visualisation : les collaborateurs, voire les managers, ne « visualisent » pas ce qu’on attend d’eux, ils sont incapable de se projeter, de s’imaginer dans leur contexte futur. Ni en termes de comportements ni en termes d’utilisation des outils qui seront mis à leur disposition.
L’écoute et la compréhension : aussi paradoxal que cela puisse sembler, alors qu’on parle bien de « centrage sur l’individu », il semble bien qu’à aucun moment les collaborateurs ne puissent exprimer leur ressenti par rapport à l’existant, la manière dont ils comprennent le futur qu’on leur propose et les questionnements que cela leur inspire.
Le premier pas : si tout le monde s’accorde sur les objectifs cibles et la manière de les atteindre, il semble souvent manquer le « premier pas » vers cette dernière ligne droite. Il s’agit de la démarche qui démarre non pas d’une situation de départ standard mais de la situation et du contexte propre à chaque entreprise, à chaque collaborateur. Non pas celle qui explique comment « un collaborateur x dans une entreprise y » réussit sa transition mais celle qui explique comment un collaborateur particulier, dans le contexte particulier de son poste et de la culture de son entreprise y parvient.
Ce qui m’amène à la question finale : combien d’entreprises essaient :
1°) De comprendre exactement ce vers quoi elles veulent aller, ce qu’est l’état de l’art, ce qui se passe ailleurs.
2°) De s’approprier tout cela et d’essayer de le traduire dans leur contexte, voire fonction par fonction au lieu de copier ce qui se fait ailleurs voire se lancer sans idée du résultat final. Sans cela on lance l’entreprise 2.0 en la déconnectant de l’entreprise réelle, or ce qui importe c’est bel et bien l’entreprise, le 2.0 devant se fondre et s’intégrer dans le schéma global.
3°) De se livrer à un diagnostic réel de l’existant en leur sein, de déterminer les implications et les conséquences désirées et non désirées du changement afin de rendre les premières possibles et prévenir les secondes.
Dernièrement Harold Jarche me disait que le chainon manquant était le management. Quitte à être volontairement provoquant je dirai qu’il s’agit des hommes (paradoxal non ?)….mais l’un n’est que la conséquence de l’autre.
On en reparle prochainement…