J’avais attiré ici votre attention sur le terme « Socialnomics ». Quel intérêt ? Dans un monde interconnecté (et pas que par internet mais où les choses font que tout finit par impacter tout par ricochet), il importe de comprendre le contexte pour définir les systèmes (entreprise, projets, organisation, management…) qu’on désire mettre en œuvre. Essayons donc de synthétiser tout cela.
– le monde est plein de parties prenantes. Vous saviez déjà pour vos actionnaires, vos employés. Vos partenaires et clients également. Désormais vos clients et même vos non-clients entrent dans la danse : tous ont des attentes, tous ont des raisons de vous dire pourquoi ils vous font ou non confiance, tous peuvent à l’origine d’un mouvement de masse pouvant impacter positivement ou négativement votre business.
– les parties prenantes comptent autant que vos actionnaires : il devient de plus en difficiles de satisfaire les uns en mécontentant et ignorant les autres. Pire, ce sont même les premiers qui décident de ce qu’il faut faire pour satisfaire les seconds.
– la valeur est un flux. Comprenons par là qu’elle ne se crée pas au tiroir caisse où à la signature d’un contrat mais tout au long d’un flux (ça beaucoup l’avaient déjà compris) qui prend sa source hors de l’entreprise, la traverse, et retourne hors de l’entreprise.
– la localisation est un concept obsolète. On avait déjà commencé à comprendre que les intéractions « entreprise-parties prenantes » ne dépendaient plus de la localisation physique de ces derniers mais se déplaçaient en ligne. Mais en ligne ne signifie plus « le site de l’entreprise », cela peut être partout, au gré des blogs, réseaux sociaux que chacun fréquente. Ce n’est plus au consommateur de rejoindre l’entreprise, c’est à elle d’être présente là où il le faut.
– la manière dont on fait du business est au moins aussi importante pour la performance que le business lui-même. Question de valeurs donc, de culture (ce qu’une entreprise comme Danone a identifié et mis à profit depuis quelques années déjà ), mais également le retour en force (momentané ?) de l’éthique.
– Le fameux « to » de B2B, B2C, unidirectionnel laisse la place au « with » bijectif.
dans une économie de l’information, l’entreprise ne valorise que ce que le public n’est pas capable de créer par lui-même sans elle.
– lorsque l’entreprise communique avec l’extérieur (et d’ailleurs en « communication corporate interne » également), ce qui compte n’est plus tant le volume d’information poussé mais le niveau d’attention gagné.
Cela n’ira pas sans résoudre quelques challenges au nombre desquels :
– mettre en place le processus et les conditions « humaines » qui fera qu’on arrivera à intégrer la créativité et l’intelligence des parties prenantes dans les biens et services ainsi que dans le travail quotidien.
– manager la schizophrénie du collaborateur qui fait partie de l’écosystème des paries prenantes mais adopte des comportements radicalement différents lorsqu’il porte son costume de consommateur et celui d’employé.
– repenser l’entreprise, toujours en tant « qu’organisation à finalité productive », mais non plus en tant qu’organe maitre d’un dispositif de « push », « enterprise to market » mais en tant que cheville ouvrière intermédiaire d’une boucle « market to market ».
– repositionner les offres sur ce que la collaboration de masse entre internautes ne peut produire
– savoir trier le bon grain de l’ivraie dans la masse de tous les signaux, ne pas tomber dans l’excès inverse de la situation actuelle et se retrouver dans une posture de soumission qui rendrait l’action de l’entrepris incohérente et sa stratégie peu lisible.