Alors que les outils grand public envahissent le bureau et que les collaborateurs croulent sous l’information, l’exemple même de l’application qui devrait rapidement être portée sur le poste de travail est Google Now.
Vous ne connaissez pas Google Now ? Disponible depuis près d’un an sur Android et plus récemment sur iOS c’est un service prédictif qui pousse à l’utilisateur les informations dont il a besoin quand il en a besoin. Sans que vous ayez rien à demander Google Now vous donne la météo de la journée, le résultat de votre équipe favorite, l’état de la circulation pour vous rendre à votre prochain rendez vous, le statut du vol que allez prendre, une liste de restaurants qui vous plairaient dans le quartier etc.
La bonne information au bon moment en fonction de votre contexte
Comment cela fonctionne ? Bien sur en croisant un maximum de données que Google collecte au fil de vos périgrinations sur le web, de données présentes dans des services connectés ou tout simplement en analysant votre boite mail et récupérant les informations de votre agenda. Bien sur l’objectif est qu’avec le temps Google Now apprenne à vous connaitre de mieux en mieux et affine les informations qu’il vous pousse.
Voici ce que cela donne en pratique.
Revenons maintenant au poste de travail en entreprise.
Un poste de travail au bord de la thrombose
Si sa « socialisation » est un processus inéluctable et qu’à terme le flux d’activité deviendra le centre des activités d’échange et de collaboration de l’utilisateur, beaucoup de problèmes ne sont pas encore réglés. La masse d’information disponible demande des capacités de filtrage avancées. D’abord par l’individu qui doit pouvoir maitriser son flux d’information et transformer un fleuve en petit filet d’eau exploitable. Puis par des systèmes intelligents qui doivent être capable de dire à l’utilisateur, en fonction de son contexte (projets sur lesquels il travail, outil métier utilisé à un moment donné) « voici ce que tu devrais savoir maintenant ». Et le soir de lui dire « si tu n’avais que 10 choses à lire dans la journée ce sont celles-ci ».
Mais à ce stade on ne traite que les flux d’information. Il manque encore pleins de choses utiles à un collaborateur. C’est là qu’on revient à Google Now. Des données du CRM quand il est chez un client, l’information selon laquelle vu les embouteillages il devrait tout de suite se mettre en route, le fait de savoir si son train est en retard ou à l’heure etc. Pleins d’informations qu’il peut perdre du temps à chercher (et d’ailleurs qu’il cherche pas pour cette raison) mais qui si elles lui sont poussées au bon moment ont une vraie valeur.
Si l’information a de la valeur c’est à elle de vous trouver
Toutes les informations nécessaires sont contenues dans le SI de l’entreprise. Il n’y a « qu’à » connecter, analyser et « pousser ».
L’outil pourrait se matérialiser au moins de trois manières :
– des notifications dans l’activity stream
– un widget sur l’intranet, dans le client mail…
– une application mobile à la Google Now car il est évident qu’un tel dispositif prend encore plus de valeur en situation de mobilité, là où le contexte prend encore plus d’importance.
Pour une fois on arrêterait de déranger le collaborateur en accaparant son temps et son attention pour qu’il participe ici et là et, au contraire, on lui donnerait ce dont il a besoin quant il en a besoin.
Reste à savoir de qui cela pourrait venir.
Qui sortira le Google Now de l’entreprise ?
Google ? Evidemment. Mais cela nécessite de donner beaucoup de données au service et même les entreprises qui font confiance à Google pour leur email ne seraient certainement pas prêtes à leur donner accès à des données métier plus sensibles.
Un « usual suspect » comme Microsoft, IBM, SAP ou Oracle ? Plus raisonnable à condition qu’ils ne mettent pas 5 ans à comprendre l’utilité d’un service grand public et sortir le produit d’entreprise qui va bien. Par contre eux ont la légitimité pour se connecter à toute forme d’outil existant.
Un pur player ? Pourquoi pas. Mais il faudra qu’il ait les reins solides car sortir ne serait-ce qu’un « produit minimum viable » demande beaucoup de travail et d’investissements.
Ou alors Salesforce ?
On en reparle dans 5 ans.