Social Business : Adoption ou Adaptation ?

SBF Milan - Adoption vs Adaptation.010« Adoption par les utilisateurs ou adaptation de l’entreprise ». Tel était le thème de mon intervention au Social Business Forum de Milan le mois dernier. Quelques mots avant de partager ma présentation…

Le constat de départ – que l’on a retrouvé d’ailleurs sur les présentations de nombreux autres intervenants – est simple et ne prête plus trop à  discussion. Quel que soit le wording employé, entreprise 2.0, social business ou ce que vous voulez, le potentiel « sur le papier » est impressionnant mais, dans les faits, cela fonctionne au pire pas du tout, au mieux moyennement mais avec des résultats largement en deçà  des attentes.

Si quelque chose fonctionne bien et théorie et pas en pratique ça n’est pas le principe qu’il faut remettre en cause mais la manière dont on l’applique.

L’adoption ou l’art de déporter le risque vers le salarié

Aujourd’hui on se repose exclusivement sur des logiques d’adoption. Terme sympathique pour dire qu’on demande aux salariés de changer dans une entreprise qui elle ne change pas de manière formelle et où leurs comportements seront parfois à  contre-courant de la « norme », des attentes des managers et de ce que feront la majorité des salariés. Imaginez un pays où l’on roule officiellement à  droite, où le gouvernement dit que rouler à  gauche c’est mieux, et où au final 80% des automobilistes continue de rouler à  droite, 20% à  gauche, le tout sur la même route avec avec la police qui applique l’ancien code de la route. Si vous trouvez cela satisfaisant, moi pas. Il est important de convaincre et de faire sorte que les choses viennent le plus possible des salariés mais si c’est un prétexte pour se cacher la tête dans le sable, ne pas entreprendre de réformes et  vise surtout à  ne mécontenter personne on est loin du compte. A ce stade soit on est sur un projet stratégique qui doit s’imposer à  tout et à  tous soit on s’abstient.

« On ne doit pas s’attendre à  ce qu’une application fonctionne dans un environnement dans lesquels ses présupposés ne sont pas valides

Tout le monde devrait méditer cette phrase du regretté Goldratt. Remplacez application par méthodes, process, comportement, et vous aurez un diagnostic assez clair de ce qui se passe aujourd’hui.

L’entreprise : un environnement inadapté aux nouvelles approches

Si adoption il doit y avoir cela n’arrivera que si on recrée un environnement dans lequel les présupposés qui fondent le modèle Social Business / Entreprise 2.0 sont valides. Un environnement où l’on recrute les personnes en fonction des qualités nécessaires dans cet environnement et pas des « asociaux » au CV de diva qui au final iront à  contre courant de ce que veut l’entreprise. Un environnement où on manage, mesure et évalue certaines choses et d’une certaine manière. Un environnement où l’orientation client et le sens d’enjeux partagés au sein d’un écosystème seront des valeurs qui se traduiront opérationnellement au quotidien. Un environnement où on inclut savoirs et retours d’expérience dans la conception des modes opératoires, où l’on prévoit des points de flexibilité et l' »empowerment » des collaborateurs pour une meilleure exécution.

Et tout cela ne se passera jamais à  moins qu’on le décide, qu’on l’acte et qu’on fasse évoluer l’entreprise en tant que système en conséquence. On est dans les logiques de transformation (comme le montre d’ailleurs le Digital Workplace Trend report de Jane McConnell) et si l’entreprise ne s’adapte pas elle même, l’adoption par les salariés ne sera qu’un vague écran de fumée qui ne mènera qu’à  l’échec.

Inutile de réinventer la roue : l’entreprise reste l’entreprise

Quel modèle choisir pour auditer la situation actuelle, déterminer les axes d’action et construire les grandes lignes d’un programme ? Pas besoin de réinventer la roue, une énième matrice sociale histoire de faire un carton sur slideshare et réinventer un nouveau concept « buzzword ». Une entreprise ça reste une entreprise et il suffit d’avoir une bonne grille de décodage pour se mettre au travail et se questionner. Pour la peine j’ai ressorti un grand classique : les 7S de McKinsey qui n’ont pas pris une ride avec quelques pistes, bien sur non exhaustives, de question à  se poser et de choses à  mettre en place.

Et voilà . Bonne lecture ! Je reviendrai dans quelques jours sur ce que retiens de la conférence dans un billet plus détaillé.

Bertrand DUPERRIN
Bertrand DUPERRINhttps://www.duperrin.com
Head of People and Operations @Emakina / Ex Directeur Consulting / Au croisement de l'humain, de la technologie et du business / Conférencier / Voyageur compulsif.
Head of People and Operations @Emakina / Ex Directeur Consulting / Au croisement de l'humain, de la technologie et du business / Conférencier / Voyageur compulsif.
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