Question récurrente et systématique lorsqu’une entreprise entame un projet de transformation digitale et sociale : on a bien vu l’intérêt, on voit à peu près là où on veut aller, mais on commence par quoi. 8 ans qu’on entend la même question, 8 ans qu’on donne la même réponse et pourtant elle revient encore et toujours. A tel point qu’on peut se demander si :
– tout le monde n’est pas d’accord sur le sujet et les entreprises sont perdues au milieu d’avis divergents.
– on n’a pas assez martelé le message.
– personne n’a envie d’entendre la réponse…en tout cas celle qui a vraiment du sens.
La première chose à faire n’est pas de déployer un outil quelconque ni même se demander lequel. Cela viendra plus tard. La première chose à faire n’est pas d’identifier des communautés. Ca vient éventuellement dans un second temps.
Pas de transformation sans indicateur clair
Non, la première chose à faire lorsque vous démarrez votre projet de transformation digitale et sociale – comme pour tout projet d’ailleurs mais ici ça à l’air moins évident qu’ailleurs – est de vous demander ce que vous voulez améliorer.
Je dis biens « ce que vous voulez améliorer », pas ce que vous voulez changer. L’un est le point de départ, l’autre la conséquence et on voit beaucoup trop de projet qui commencent par lister ce qu’on désire changer – souvent la partie visible de l’iceberg – sans se demander une seule seconde si on n’a rien oublié, si tout est vraiment nécessaire voire sur quoi cela va avoir un impact. Ce qu’on veut améliorer est un indicateur. Ni plus ni moins.
Non il n’est pas – encore – question de changer la manière dont on collabore, partage, travaille, reporte etc. Il faut trouver le ou les indicateurs qu’on veut impacter. Lesquels seront variés et plus nombreux selon que vous êtes sur un projet très local et départemental, que votre projet est plus global et doit donc faire écho aux multiples besoins des métiers, fonctions, business lines etc.
Vendre mieux ne veut rien dire. Réduire le cycle de vente, le taux de réussite, le nombre de réunions nécessaires à la réalisation d’une offre c’est beaucoup mieux.
Améliorer l’efficacité du marketing ? Soit mais cela se mesure au travers du niveau de qualité des leads, de la capacité à rapidement construire de nouvelle offres etc.
Améliorer la gestion projet ? Nombre de réunions, temps dédié à la coordination et au reporting, écarts de prix et de durée
Je vous laisse poursuivre la liste.
L’indicateur est le point de départ, pas une heureuse conséquence
Une fois qu’on connait son indicateur on regarde quels modes opératoires permettent de l’impacter dans le bon sens. Et une fois qu’on a les modes opératoires on à éventuellement de quoi choisir la bonne technologie ou adapter/améliorer/customiser une technologie existante. Ou pas, car vous verrez que pour atteindre votre objectif vous devrez agir, sans ordre de priorité ni de préférence sur
le leadership de ceux qui dirigent les équipes concernées par l’indicateur
la structure et l’organisation du travail
des compétences et postures nouvelles à développer
parfois les descriptions de poste
la technologies
L’objectif étant de rendre le changement des modes opératoires à la fois logique et acceptable dans l’entreprise et dans le contexte de chacun.
Si l’indicateur n’existe pas créez le.
Ah, une dernière chose. Parfois l’indicateur qui compte n’existe pas et il vous faudra le créer. Parfois il existe mais est mal mesuré ou de manière inappropriée ou incomplète. C’est aussi un point de vigilance majeur à avoir en tête avant de faire quoi que ce soit.
Tant qu’à faire…autant profiter de l’exercice pour identifier et remédier à une situation assez fréquente : avoir au sein d’une même entité ou des entités différences des personnes qui ont pour mission de contribuer à des buts opposés. Ce sera un bon début pour faciliter les programmes de collaboration transverses dont on se demande souvent pourquoi ils échouent de manière quasi systématique.