C’est aujourd’hui que sort Tous digitalisés – Et si votre futur avait commencé sans vous ? de Manuel Diaz. Ayant eu la chance de le lire en avant première je vous en propose donc un rapide compte rendu.
Un livre de plus sur la transformation digitale, soit, mais chacun a sa « personnalité ». Vous avez le méthodologique, le descriptif, l’analytique, l’expert et…le pédagogique inspirationnel. C’est dans cette dernière que je classe « Tous Digitalisés ».
« Tous Digitalisés » c’est un voyage non pas dans le temps mais dans le monde qui est le notre aujourd’hui. Manuel Diaz nous invite à découvrir toutes les manières dont il se transforme sous l’impact des nouvelles technologies mais, aussi de nos propres usages. Ca n’est pas tant un livre sur l’impact des technologies mais un livre sur nous, la manière dont nous changeons nous-même sans parfois nous en rendre compte et la manière dont nous les utilisons.
Le message du livre est le suivant :
1°) La transformation digitale n’est pas votre challenge de demain car elle a déjà commencé
2°) Tout est déjà en place aujourd’hui pour les ruptures majeures de demain
3°) C’est nous, en tant qu’individus, qui propageons cette révolution qui nous heurte une fois que nous remettons nos casquettes professionnelles en entreprise
4°) Le futur n’est pas écrit. Il sera ce que nous en ferons, pour le meilleur comme pour le pire. Nous avons de super pouvoirs qui nous donnent de super responsabilités à condition de ne pas refuser l’inéluctable.
C’est sur le premier et le dernier point que j’aimerais m’attarder.
Le premier car, à part les leaders et autres experts qui sont à la pointe du sujet beaucoup de personnes dans l’entreprise (et souvent au sommet) sont dans une sorte de déni digital. « C’est pour dans 5 ans », « C’est pour les jeunes » entend on. Non, c’est pour aujourd’hui et pour tous.
A ce titre, « Tous Digitalisés » ne s’adresse pas aux experts mais plutôt à ceux qui sont sur le quai de la gare et ne voient pas le train devant eux, ainsi qu’à ceux qui leur parlent. Un état des lieux objectif sans projection futuriste irréaliste. Un ouvrage vulgarisateur. Celui qu’il faudrait peut être faire lire à nos parents pour qu’ils comprennent ce qu’on fait dans la vie.
Le dernier car on lit tout à propos du monde qui nous attend. Parfois un futur idéal, parfois cauchemardesque. Rien n’est écrit mais c’est justement à ceux qui ont le pouvoir de décision aujourd’hui de faire les bons choix pour qu’on aille dans la bonne direction. Encore faut il comprendre de quoi il est question afin de d’accompagner le changement sans faire survivre le status quo efficacement.
Pour finir, « Tous Digitalisés » n’est pas un catalogue d’exhortations sur le thème « Y’a qu’à, faut qu’on », il pose le décor et nous laisse nous interroger sur la manière dont nous devons et voulons construire notre avenir. Ca n’est pas une affaire de grande vision, de quelque chose de nouveau qui vous fait dire « Wow » car ça n’était pas le but, mais plutôt un salutaire rappel à la réalité.
Le parti pris choisi par Manuel Diaz, centré sur l’expérience, les usages et la digitalisation vue du point de vue du client, de l’utilisateur, du consommateur, du citoyen plus que de l’entreprise et des business models a l’avantage de rendre le propos aisé à lire.
A titre personnel ce que je retiens de « Tous Digitalisés » c’est que notre petite communauté a tendance à se focaliser sur ce qui va arriver demain. Manuel Diaz nous montre que tout est déjà en place aujourd’hui et qu’il n’y a plus qu’à relier les points et développer les usages pour que l’incroyable devienne sous peu une réalité. Et que c’est à nous qu’il appartient de faire en sorte que cette réalité soit bénéfique. Une saine prise de conscience.
Ah j’oubliais ! « Tous digitalisés » vaut la peine ne serait-ce que pour sa préface rédigée par Sébastien Bazin, le CEO d’AccorHotels. Parler de digital quand on est un pure player c’est simple, quand on est un brick and mortar avec une grosse composante « physique », tangible, matérielle et que la notion d’expérience ne peut être 100% digitale mais comporte une infinité de points de contacts humains, le sujet est autrement plus intéressant. J’avais déjà parlé de sa vision à propos de la « désubérisation » de son secteur d’activité et le propos qu’il tient dans cette préface mérite d’être lu par tous les acteurs de l' »ancienne économie » qui soit se disent que le digital ne les concerne pas ou qui, résignés, se disent qu’ils ne peuvent pas réagir et se réfugient derrière l’érection de barrières qui ne font que retarder l’échéance. Sébastien Bazin montre clairement que le digital est une opportunité même pour les business traditionnels et que plutôt que s’en protéger il y a moyen de s’en servir pour contre attaquer contre les « pure players ».