La semaine dernière s’est donc tenu Unleash18, l’édition Londonienne de printemps d’UNLEASH Conference & Expo, anciennement HRTech dont je vous avais expliqué le rebranding au travers d’une analyse des tendances fortes de la transformation de la fonction RH.
Plutôt qu’un très long billet indigeste sur le sujet je vous propose une rapide synthèse de ce que j’ai retenu comme points saillants de l’événement. Ca n’a aucunement la prétention d’être exhaustif ni même objectif : ça n’est que mon regard, mon impression, au regard du prisme forcément déformant de mes propres préoccupations, convictions et visions.
UNLEASH18 : promesse tenue ?
Première question que beaucoup d’absents m’ont posé : la promesse d’un élargissement du scope de la conférence au delà des problématiques purement RH pour remettre la fonction au cœur de la transformation du business et du travail a-t-elle été tenue ?
Pour ma part je n’avais pas beaucoup d’attentes sur le sujet à part voir que la dynamique était enclenchée. Quand on s’appelle HRTech et qu’on est une conférence leader, installée, on ne change pas d’identité et on n’élargit pas son public aussi facilement que cela. Il faudra du temps et des preuves. De plus Londres est une « petite » conférence comparée à Unleash Las Vegas (en mai prochain) et Unleash Amsterdam (en Octobre) qui restent les navires amiraux.
Je ne pense pas que l’audience ait fondamentalement changée ni ne se soit élargie. Et je ne m’attend pas à ce que cela arrive avant un certain temps, le temps que le bruit se répande, preuves à l’appui, qu’on ne parle plus uniquement de RH mais de la transformation du travail et des organisations au service de la transformation du business.
Par contre on a pu déjà voir un certain « shift » dans les contenus, les interventions et les messages avec comme point culminant la keynote de cloture de Jason Averbook. Alors bien sur il restera des « tracks » très orientées métier, qui resteront indispensable. Mais à côté le message était assez limpide : les RH doivent être plus que des RH, être les acteurs d’une entreprise qui se transforme parce que leur business se transforme parce que le monde se transforme. Le tout avec une exhortation à ne plus s’intéresser qu’à l’interne mais être en prise avec le monde extérieur et le business. Un bon début et je suis pressé de voir comment cette évolution se traduira dans les thèmes abordés en octobre à Amsterdam.
Maintenant revenons sur ce que j’ai retiré de Uleash18. Comme je le disais plus haut ça n’est que mon regard, chacun allant et repartant d’une conférence avec ses propres sujets et préoccupations. Et pour vous épargner la lecture d’un long billet je me contenterai de lister ces points que je traiterai un par un dans des billets à paraitre dans les semaines à venir.
UNLEASH18 : remarques, idées et questionnements
• Toujours beaucoup de startups sur les domaines du leadership, de l’engagement, de la culture d’entreprise. Des sujets vitaux mais j’ai bien peur de voir beaucoup d’entreprises tomber dans le solutionnisme technologique et croire qu’il suffit d’une app pour régler des problèmes qui sont avant tout humains.
• Adoption ! Adoption ! Un mot qui avait tendance à m’exaspérer quand je travaillais principalement sur des thématiques de réseaux sociaux d’entreprise/collaboration et qui revient en force dans les outils RH. Mais qu’est ce que ça veut dire vraiment ? Pas sur que tout le monde partage une même définition. Et le fait que l’adoption soit si importante ne traduit-il pas un problème de design en amont ?
• Les applis de feedback ont toujours la côte et les startups continuent fleurir sur le domaine. Mais pour combien de temps ce marché est-il encore viable pour une application « stand alone » alors que toutes les grandes suites du marché intègrent peu à peu ce que proposaient les startups en avance de phase. De manière générale quel est l’avenir des solutions dédiées à un micro-usage ? Faire mieux que ce fait une suite généraliste mais avec le risque du syndrome de l' »appli en plus » ? Se faire racheter ? Et le tout dans un contexte où les entreprises essaient de rationaliser au maximum leur portefeuille de solutions RH.
• La consumérisation des pratiques RH est en marche avec de vraies approches inspirées du monde du consommateur, notamment sur les dynamiques de change et d’approche « client ».
• Beaucoup de questionnement sur l’éthique à l’heure ou data et algorithmes font autant rêver qu’ils inquiètent.
• L’importance de l’expérience employé dont on voit que dans certains cas elle est un prérequis au changement de delivery model et pas une conséquence.
• La nécessité d’un ancrage business des RH dont on parle beaucoup mais qui se fait attendre et est à mon sens tout sauf évident. Et de manière générale du passage d’une fonction support à une fonction transformationnelle.
Bref… on reparle de tout cela dans de prochains billets.