Qui l’aurait cru il y a 10 ans ou plus ? Le mobile est devenu tellement indispensable dans nos vies qu’il est devenu l’outil de prédilection de nos vies connectées.
Bon bien sur ça n’est pas le fait d’avoir un téléphone dans la poche qui a, seul, radicalement changé les choses car sinon cette révolution serait arrivée bien plus tôt. C’est la conjonction de différents facteurs.
Le mobile ne s’est pas imposé seul
• Le téléphone mobile bien sur.
• Des écrans et des interfaces adaptées à la consommation de contenus et services en ligne. Avec pour point de bascule la sortie de l’iPhone.
• Le concept d’appstore qui a stimulé l’offre de services connectés et par là créé de nouveaux besoins.
• Des forfaits adaptés. Ceux qui se sont risqués sur les premiers smartphones avant que les forfaits embarquent un certain volume de données se souviennent des factures. Là encore merci Apple pour avoir mis le couteau sous la gorge des opérateurs.
• Un réseau adapté. Et bien oui le GPRS ou la 2G c’était sympathique mais la 3G beaucoup mieux. Avec la 4G et l’arrivée programmée de la 5G on atteint un confort d’utilisation en mobilité égal si ça n’est pas supérieur à une connection Wifi.
La victoire du mobile : tout sauf une surprise
Et un jour, donc, le monde a basculé. Je parle du jour où les chiffres ont montré qu’on passait plus de temps sur nos mobiles que sur des ordinateurs, ce qui est désormais un fait acquis.
Alors je veux bien que ce soit un fait majeur pour les annonceurs ou les marketeurs mais il n’y a pas non plus de quoi s’esbaudir : tout cela n’est que logique.
Combien de temps par jour avons nous notre mobile à portée de main ? Tout le temps quasiment.
Quel est l’appareil que nous avons à portée de main lors des « temps faibles », ces moments où on est un peu désœuvrés et où la moindre distraction est la bienvenue (transports en commun, files d’attentes, un marketeur m’a même tenu un discours très recherché sur le temps passé aux toilettes…) ? Le mobile bien sur.
Donc rien de vraiment surprenant : c’est mathématique voire logique et n’est ni plus ni moins que la conséquence du temps de disponibilité/utilisabilité des différents appareils dont nous disposons dans une journée.
Vers un monde 100% mobile
Une autre étape est en train d’être franchie : le passage à un monde 100% mobile, où le mobile et la tablette ont remplacé définitivement l’ordinateur.
Selon médiamétrie 54% des 15-34 ans sont « mobile only », c’est à dire qu’ils n’utilisent pas d’autre appareils qu’un mobile ou une tablette pour se connecter à internet.
« Cet usage exclusif du mobile s’élève même à 54% des internautes quotidiens de 15-34 ans (contre 47% en juin). Certaines applications ont recueilli un fort engagement de la part des Millennials puisque plus de la moitié de leurs visiteurs mensuels se sont connectés chaque jour. Chez Snapchat, ce taux d’assiduité atteint 60%. »
Là permettez moi de tiquer un peu. Bon d’accord il y a eu des mesures, ces mesures disent des choses il n’y a qu’à s’incliner. Mais quand même.
Que 54% des 15-34 ans n’utilisent en aucun cas un ordinateur pour se connecter (car c’est cela que ça nous dit) me laisse plus que sceptique.
Alors
• Ce sont les chiffres de l’été, tout le monde n’embarque pas son ordinateur en vacances.
• Dans les 15-24 ans tout le monde ne travaille pas et n’a donc pas a minima besoin d’utiliser un ordinateur au bureau.
• Tous les gens qui ont un emploi n’ont pas besoin d’un ordinateur pour l’exercer.
Mais quand même cela me semble un peu gros.
Au fait, être connecté cela veut dire quoi ?
Bref le sujet a donné lieu à des discussions assez animées et un argument a fait « tilt » chez moi. « Mais au bureau ils utilisent l’ordinateur pour travailler et et les usages personnels sont sur le mobile ». Bon déjà cela signifie qu’on part du principe que certains ont un ordinateur au bureau mais ne s’en servent pas pour se connecter à internet.
Bizarre. A moins que…
Si, par exemple, je suis au bureau connecté à Office 365 ou Google Apps, cela compte pour du temps connecté ou pas ? D’où la question logique : cela signifie quoi être connecté ?
Comme toujours quand on voit des chiffres il convient de se demander à qui ils s’adressent et qui est derrière.
Qui est derrière ? Médiamétrie. Une maison sérieuse, pas de sponsor derrière donc pas de message subliminal caché ou de volonté d’orienter le choix de qui que ce soit. En dehors du fait que je suis très curieux de savoir comment on peut avec fiabilité savoir qu’une personne utilise son mobile et exclusivement son mobile pour se connecter (curieux est un euphémisme) rien à dire.
A qui ces chiffres doivent-ils parler ? A mon avis le grand public se moque bien de savoir quelles sont ses propres pratiques de connexion : il les vit et c’est transparent pour lui. Par contre c’est une information vitale pour les médias et les annonceurs pour qui cela constitue effectivement un changement de paradigme majeur.
De là à considéré que le seul temps connecté qui mérite d’être pris en compte est du temps connecté « ‘monétisable » pour un annonceur, à l’exclusion du temps connecté sur des outils de travail ? En tout cas cela aurait du sens et, pour le coup, serait plus proche de la réalité.
Photo : mobile only de DisobeyArt via Shutterstock