Cela fait très longtemps que je n’avais pas parlé d’un livre ici et la pile des ouvrages que je me suis promis de lire et commenter ici commence à atteindre une hauteur impressionnante. Mieux vaut tard que jamais j’ai décidé de commencer à ré-alimenter cette rubrique et le premier livre dont je vais vous parler est Unique(s) d’Alexandre Pachulski.
Tous uniques ? Et alors ?
Nous sommes tous uniques. C’est une affirmation contre laquelle personne n’osera aller et c’est lorsque que exprimons notre singularité que nous sommes à la fois meilleurs dans ce que nous faisons et plus épanouis.
Jusqu’ici nous sommes tous d’accord.
Mais comment faire exister cette singularité dans une entreprise construite pour être scalable grâce à des individus rentrant tous bien dans un moule unique ? Pour qu’une entreprise comprenne l’intérêt de se construire de manière à valoriser et exploiter la singularité de chacun il faut avant tout repenser la notion de travail : ça n’est qu’en sortant d’une vision standardisée de celui-ci qu’on poussera l’entreprise à se réinventer.
Mais avant d’en arriver là il faut d’abord que le sujet même de cette transformation, le salarié, nous, vous, moi, ait conscience de sa singularité et de l’intérêt qu’il aura à la valoriser plutôt qu’à la cacher honteusement.
Et pourquoi, d’ailleurs, se poser la question maintenant alors qu’on a très bien réussi autrement jusqu’ici ? Parce qu’on le veuille ou non l‘Intelligence Artificielle est déjà là, dans le monde du travail, et son empreinte ne fera à l’avenir que grandir. Il en résulte la traditionnelle question de savoir si l’IA cohabitera avec l’humain ou le remplacera et, pour que la première hypothèse se réalise, de savoir ce que l’humain a que l’iA ne pourra jamais imiter ou remplacer. Et la réponse à cette question est simple : c’est sa singularité.
L’Individu, le Travail, l’Entreprise
Vous avez là les 4 parties du livre d’Alexandre Pachulski :
- L’individu : comment se construit sa singularité, comment peut il en avoir conscience, comment peut il l’affirmer.
- Le travail : passer d’un travail subi où l’on suit une trajectoire définie pour d’autres en rentrant dans un moule à un travail qui épanouit car on y joue son propre rôle.
- L’entreprise : car c’est elle qui organise la rencontre de l’individu et du travail
- La technologie : comment en faire une alliée pour ne pas avoir à la craindre
Voyage vers sa propre singularité
Je ne vais pas faire ici un résumé du livre et de ce qui en faut en retenir car Alexandre Pachulski évite le piège qui aurait consisté à énoncer ses vérités chapitre après chapitre et laisser le lecteur les digérer et se les approprier.
Ce qu’il nous propose, à la place, c’est davantage un voyage avec, pour chacun, de quoi alimenter sa propre réflexion sur sa propre construction personnelle, sa conception du travail, de l’entreprise qu’il veut rejoindre ou construire, de son rapport à la technologie.
Chacun lira la même chose et en ressortira avec une interprétation différente : la sienne.
Mais au fil du voyage on aura aussi appris des choses ou appris à se questionner sur des choses auxquelles on ne faisait plus attention au regard d’angles et d’éléments de réflexion nouveaux apportés par l’auteur.
Et puis pour finir, ce qui rend Unique(s) unique c’est le référentiel qu’utilise Alexandre Pachulski pour construire son storytelling. Des histoires tirées de la vie et du bureau ? Non. Alexandre est un fan du 7e art et dispose d’une culture cinématographique hors norme. Chaque étape de la réflexion s’inscrit donc dans la référence à un film : son histoire, son contexte, son imaginaire, ses personnages sont mis à contribution pour permettre au lecteur de réflechir et se projeter…mais dans un univers assez déconnecté de la réalité pour l’obliger à prendre un certain recul faute de pouvoir appliquer une recette toute faite.
La boucle est bouclée car c’est toute la singularité de l’auteur qui se retrouve dans le ton…unique….du livre.
Bonne lecture !
