Il est bien vu de démontrer dans ses compétences un certain « sens de l’urgence« , quelque chose de recherché et de valorisé en entreprise dans un monde où, on ne cesse de le répéter, tout ne cesse d’accélérer.
Quand l’urgence est contreproductive
Ce fameux sens de l’urgence qui est dans l’ADN de certains ou une compétence acquise pour d’autres ne se manifeste pas toujours de la meilleure des manières.
De la même manière qu’on dit que lorsque tout est important rien n’est important, quand tout est urgent rien ne l’est. L’urgence contient en effet une notion de priorisation par rapport à ce qui n’est pas urgent. Si tout est urgent plus rien n’est prioritaire et on retourne à la case départ.
Ensuite pour certains cela signifie que faire vite faudra toujours mieux que faire bien. Quitte à faire un travail imparfait ou faire une mauvaise négociation commerciale ce qu’on finit toujours par payer un jour. Oui, le mieux est l’ennemi du bien mais la vitesse ne doit pas être l’étoile polaire de l’organisation du travail.
Enfin lorsque deux personnes travaillent à des vitesses différentes soit parce l’un privilégie la vitesse soit parce qu’il a des capacités supérieurs cela peut être source de frustration et d’inefficacité voir de conflits (4 façons de gérer une personne qui pense que tout est urgent).
Et pourtant tout le monde comprend que rien n’a plus d’importance que le temps.
Le temps : la ressource la plus rare au monde
Il faut en effet le dire et le redire : rien n’est plus rare au monde que le temps. C’est notre ressource la plus précieuse.
Vous pouvez perdre de l’agent et en regagner plus le lendemain, vous pouvez perdre un objet et le remplacer mais le temps perdu est perdu à jamais.
Raison pour laquelle il faut en faire la meilleure utilisation possible. Ce qui justifie que l’urgence soit partout ? Non, c’est justement l’inverse.
Ne pas confondre vitesse et urgence
Et c’est là que (presque) tout le monde, commet une grossière erreur : la vitesse n’est pas l’urgence.
La vitesse traduit la manière dont on optimise son utilisation du temps, l’urgence est celle dont on priorise les choses sous contrainte de temps.
On peut travailler vite sans qu’il n’y ait aucune urgence parce que c’est notre nature, l’urgence, pense-t-on, nous impose d’avancer vite sur quelque chose avec une deadline imposée.
La vitesse c’est faire le mieux possible le plus vite possible, l’urgence, c’est faire une chose dans le temps imparti.
Le problème est que l’urgence fait souvent confondre vitesse et précipitation.
Parce qu’en plus urgence ne signifie pas toujours vitesse. J’ai la prétention à la fois de travailler vite et d’avoir le sens de l’urgence mais, en situation d’urgence, il m’arrive souvent de ralentir. En effet l’urgence me dit de prioriser une chose sous contrainte de temps, ce qui veut éventuellement dire d’abandonner le reste pour me concentrer sur une seule chose et la faire bien et dans les délais.
La vitesse est une question de rythme, l’urgence est une question de délais et donc de priorités. Les deux peuvent aller ensemble mais ça n’est pas une règle absolue et souvent, même, une situation d’urgence peut demander de se poser pour avoir les idées claires et faire les choses avec méticulosité et la tête froide. Savoir aller vite peut être d’une grande aide mais ça n’est pas toujours nécessaire.
Donc quand on dit « avoir le sens de l’urgence » on devrait comprendre « avoir le sens des priorités » pour se concentrer sur ce qui compte à un moment donné. Malheureusement certains comprennent « aller vite à n’importe quel prix ».
Conclusion
Travailler vite est une chose mais savoir travailler dans l’urgence en est une autre.
Travailler dans l’urgence demande avant tout de savoir prioriser. Ensuite savoir travailler vite peut être utile mais pas toujours. Il faut surtout faire le mieux possible sous contrainte de temps.
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